C'est l'une des photos les plus marquantes de la guerre en cours en Ukraine depuis bientôt trois semaines. Elle a été immortalisée par les journalistes de l'agence Associated Press lors de l'attaque de l'hôpital pédiatrique de Marioupol, le 9 mars dernier.
On y voit une femme enceinte, le ventre ensanglanté, évacuée sur un brancard au milieu des décombres fumants de la ville sous attaque. Elle a été transportée d'urgence dans un autre hôpital, plus proche de la ligne de front, où les médecins se sont efforcés de la maintenir en vie.
En vain. Ni elle ni son enfant ont survécu, a appris lundi l'Associated Press. Dans le chaos qui a suivi l'attaque, les médecins n'ont pas eu le temps d'obtenir le nom de la femme avant que son mari et son père ne viennent chercher son corps. Au moins quelqu'un est venu la récupérer, ont-ils dit.
L'attaque de l'hôpital pour enfants a tué au moins trois autres personnes. Elle a été attribuée à la Russie, qui nie catégoriquement. Moscou a affirmé: «A la maternité de Marioupol, il n'y avait pas d'enfants ni de mères, chassés dehors par des combattants néo-nazis du régiment "Azov" qui utilisent les hôpitaux en tant que boucliers humains.»
Le Kremlin a également qualifié les images montrant les dégâts de la frappe de «fake news», en évoquant «de nombreuses sources». Le président ukrainien avait dénoncé un «crime de guerre», son homologue américain un «acte barbare». (asi)