Des représentants de Bosnie, Croatie, Serbie, Monténégro, Macédoine du Nord et Slovénie étaient présents jeudi pour valider cet «accord historique» au siège parisien de l'Unesco. «Aujourd'hui, quatorze années de négociations diplomatiques portent enfin leurs fruits», s'est réjoui la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay, louant un accord qui «comble un vide, une absence de mémoire sur le site même où ces horreurs se sont déroulées».
Le bloc 17 de l'ancien camp d'Auschwitz I a été construit en 1941 par des détenus de ce camp inscrit au patrimoine de l'Humanité. «Au fur et à mesure que le mécanisme d'extermination s'accélérait, ses sombres murs sont devenus un monument d'angoisse et de désespoir».
A partir de 1963, le bloc 17 est devenu le pavillon de la Yougoslavie. Mais il n'a pas survécu à l'éclatement du pays et il est fermé depuis 2009. Alors que la première réunion sur la rénovation des lieux s'est tenue en 2010, les discussions ont été ralenties par «des changements de gouvernement, des pauses, des moments de tension» entre ex-pays yougoslaves, a expliqué un diplomate de l'Unesco à l'AFP.
Les discussions ont été d'autant plus difficiles que les peuples de l'ex-Yougoslavie ont eu des positions différentes durant la Seconde Guerre mondiale, selon ce diplomate: le mouvement oustachi croate, allié des nazis, avait persécuté et massacré des centaines de milliers de Serbes, de juifs, de Roms et d'opposants croates.
Près de 66 000 des 80 000 juifs de Yougoslavie ont été assassinés pendant l'Holocauste, selon l'Institut international pour la mémoire de la Shoah. La ministre de la Culture croate Nina Obuljen Korzinek s'est félicitée jeudi à Paris d'un «progrès majeur». Son homologue monténégrine Tamara Vujovic a souligné «l'obligation morale envers ceux» tués dans le Bloc 17.
(sda/ats/afp)