L'écriture inclusive, c'est (souvent) un sujet qui fâche. On risque toujours de blesser quelqu'un. Et c'est tout particulièrement le cas quand il s'agit de toucher aux Fêtes de Noël.
C'est en tout cas le constat de l'Union européenne cette semaine. Elle vient de retirer un document interne visant à favoriser l'inclusivité. Le texte contenait une série de recommandations pour le personnel de la Commission pour leur communication.
En substance, ce manuel de communication suggérait d'éviter certains mots qui ne garantissent pas le «droit de chaque personne à être traitée de manière égale». Parmi les propositions:
Jusque-là, tout va bien. Mais c'est lorsqu'elle a suggéré de bannir le mot «Noël», que la Commission européenne s'est attiré les foudres et une avalanche de réactions outrées.
«Au nom de l’inclusivité, la Commission européenne va jusqu’à annuler Noël», s’indignait dimanche le quotidien conservateur italien Il Giornale.
Le Point a dénoncé un «lexique bien-pensant», «petit livre rouge de l’antisexisme et de l’égalité en tout genre».
Quant à la candidate aux présidentielles Marine Le Pen, elle s'est fendue d'un tweet bien senti:
La Commission européenne veut bannir les mots « fêtes de Noël » ou même « Mesdames et Messieurs » car elle les juge « discriminatoires ».
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 30, 2021
Ces technocrates montrent leur vrai visage : celui de l’ennemi de nos identités, de nos racines, de nos traditions. https://t.co/esBGtnLQBt
En tout cas, ce florilège de critiques a poussé ses auteurs à revenir sur le projet. La commissaire européenne à l’Égalité Helena Dalli a reconnu que «certains exemples fournis dans les recommandations sur la communication inclusive ont suscité des préoccupations».
Helena Dalli a concédé la nécessité de retravailler le document: ses services travaillent actuellement à «une version actualisée».