«Félicitations à Giorgia Meloni pour sa nomination comme première ministre, la première femme à obtenir ce poste», a tweeté Ursula von der Leyen.
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a également félicité Meloni, twittant en italien que «l'Europe a besoin de l'Italie».
Georgia Meloni, 45 ans, et ses ministres, qui forment le gouvernement le plus à droite et le plus eurosceptique d'Italie depuis 1946, ont prêté serment samedi matin au palais présidentiel du Quirinal à Rome.
Elle a remporté une victoire historique aux législatives italiennes du 25 septembre, réussissant à «dédiaboliser» son parti post-fasciste Fratelli d'Italia pour accéder au pouvoir exactement un siècle après le dictateur fasciste Benito Mussolini, dont elle fut une admiratrice.
Elle dispose avec ses partenaires de coalition, le dirigeant populiste de la Ligue antimigrants Matteo Salvini et le chef déclinant de Forza Italia Silvio Berlusconi, de la majorité absolue tant à la Chambre des députés qu'au Sénat.
La liste des membres de son gouvernement reflète le désir de rassurer les partenaires de Rome, troisième économie européenne.
La nomination aux Affaires étrangères, avec le titre de vice-premier ministre, de l'ex-président du Parlement européen Antonio Tajani, membre de Forza Italia, a ainsi été saluée vendredi soir par le président du Parti populaire européen, l'Allemand Manfred Weber, comme «une garantie d'une Italie pro-européenne et atlantiste».
Autre gage à Bruxelles, c'est Giancarlo Giorgetti, un représentant de l'aile modérée de la Ligue, déjà ministre dans le gouvernement sortant de Mario Draghi, qui hérite du portefeuille crucial de l'Economie.
Au moment où la troisième économie de la zone euro affronte, comme ses voisins, une situation économique difficile due à la crise énergétique et à l'inflation, la tâche de Georgia Meloni s'annonce ardue, d'autant qu'elle devra veiller à l'unité de sa coalition qui montre déjà des fissures.
Les marges de manœuvre de Rome sont en outre limitées par une dette colossale représentant 150% du produit intérieur brut (PIB), le ratio le plus élevé de la zone euro après la Grèce.
Eurosceptique notoire, Meloni a renoncé à militer pour une sortie de l'euro, mais elle a promis de défendre davantage les intérêts de son pays à Bruxelles. Et ce alors que la croissance dépend de près de 200 milliards d'euros de subventions et de prêts accordés par l'Union européenne (UE) dans le cadre de son fonds de relance post-pandémie. (chl/ats)