Les plages, les lidos, les hôtels, les bars et les pizzerias du Bel Paese commencent à se remplir un peu plus chaque jour. Les acteurs touristiques sont satisfaits de l'état des réservations et de l'évolution actuelle des choses.
Les records de chiffre d'affaires de l'année dernière, lorsque les autochtones comme les visiteurs étrangers voulaient rattraper les plaisirs des vacances manqués pendant la pandémie, devraient à nouveau être battus. Les touristes sont un peu moins satisfaits: après les augmentations massives des prix de l'année dernière, une nouvelle «stangata» les attend cette année. Traduction littérale: un coup de barre de fer.
Les augmentations de prix sont particulièrement conséquentes pour les avions. Par rapport à l'année précédente, les tarifs des vols intérieurs ont augmenté en moyenne de 40%, bien que les prix du carburant aient baissé de 22% sur la même période. La hausse est particulièrement visible sur les vols à destination de la Sicile et de la Sardaigne, deux îles très prisées par les vacanciers.
En début de semaine, le surveillant national des prix, Benedetto Mineo, a perdu patience. Il a demandé au total à sept compagnies aériennes actives sur le marché italien - Ita Airways (ex-Alitalia), Ryanair, Malta Air, Aeroitalia, Easyjet, Neos et Wizz Air - de fournir des explications sur cette «évolution anormale des prix», et ce, dans un délai de dix jours.
Selon les médias, le gouvernement de Giorgia Meloni envisage de prendre des mesures supplémentaires plus sévères si les soupçons de comportement spéculatif se confirment. Mais les compagnies aériennes sont loin d'être les seules à vouloir soutirer le plus d'argent possible aux touristes.
D'autres prestataires ont également augmenté leurs prix bien au-delà du taux d'inflation d'environ 10%. Selon diverses enquêtes menées par des associations de consommateurs, les hôtels et les pensions ont augmenté de 33%, les villages de vacances et les campings de 18%, les restaurants, trattorias et pizzerias de 15%, les ferries de 30%. Et même les voitures de location coûtent à nouveau plus cher, bien que les loueurs aient déjà augmenté leurs prix de 67% l'an passé.
L'organisation de consommateurs Codacons a calculé qu'une semaine de vacances coûtera cette année environ 800 francs de plus à une famille avec deux enfants qu'en 2022.
Les prix pratiqués dans les «stabilimenti balneari» sont de plus en plus absurdes. Pour de nombreux Italiens, il est impossible de se passer des lidos avec leurs parasols et chaises longues à louer, leurs douches et leur bar. Cette année, les prix pour l'offre standard, à savoir un parasol et deux chaises longues, commencent rarement en dessous de 30 francs par jour, même dans les stations balnéaires relativement bon marché et peu glamour.
Si l'on ajoute à cela les frais de parking et les consommations au bar du Lido, une famille atteint rapidement les 100 francs par jour. Dans la ville branchée de Gallipoli dans les Pouilles, le parasol et les chaises longues coûtent 80 francs.
Mais lorsqu'il s'agit de passer des vacances d'été reposantes au bord de la mer, ni les touristes italiens ni les visiteurs étrangers du nord ne semblent être particulièrement sensibles aux prix. Pour le seul mois de juillet, la fédération hôtelière Federalberghi table sur 75 millions de nuitées, soit 5 millions de plus que l'année précédente. Les visiteurs étrangers sont responsables de la majeure partie de cette croissance. La mer, la plage, le soleil, la dolce vita - tout cela n'a pas de prix.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)