Un responsable de l'Agence européenne du médicament (EMA) confirme l'existence d'un «lien» entre le vaccin Astrazeneca et les cas de thrombose observés après son administration. Il s'exprime dans une interview au quotidien italien Il Messaggero, publiée mardi.
«Nous pouvons désormais le dire, il est clair qu'il y a un lien avec le vaccin. Ce qui cause cette réaction, cependant, nous ne le savons pas encore (...). Pour résumer, dans les prochaines heures nous dirons qu'il y a un lien, mais nous devons encore comprendre comment cela se produit», affirme Marco Cavaleri, responsable de la stratégie sur les vaccins à l'EMA.
Cette dernière ne s'est pourtant pas encore exprimée officiellement au sujet du médicament d'Astrazeneca. Le comité de sécurité de l'EMA «n'a pas encore abouti à une conclusion et l'examen est actuellement en cours», a indiqué l'Agence, qui communiquera dès que l'examen sera finalisé.
Le collectif de chercheurs «Du côté de la science» a publié une explication à ces réactions. Selon leur hypothèse, les thromboses pourraient résulter du fait que l'injection se fait en intraveineuse et non en intramusculaire. «Ainsi, l’une des hypothèses liant le vaccin à la survenue de thrombose grave pourrait être une injection intraveineuse accidentelle qui, en présence de facteurs non intégralement identifiés, engendrerait une réaction immunitaire discordante avec activation des plaquettes, potentiellement associée à un effet NET ou à une diminution du taux d’ACE2 à la surface des cellules endothéliales, conduisant à un sur-risque thrombotique.»
Des dizaines de cas ont déjà été recensés, dont plusieurs se sont soldés par un décès. Au Royaume-Uni, il y a eu 30 cas et sept décès sur un total de 18,1 millions de doses administrées au 24 mars.
Jusqu'ici, l'EMA soutenait qu'«aucun lien causal avec le vaccin n'est prouvé», même s'il est «possible», et que les avantages de la vaccination contre le coronavirus l'emportent toujours sur les risques.
(ade/ats)