Bruno Peter a été condamné à 29 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat en 2020 de son ex-conjointe Christine Bailly, vendredi par la cour d'assises du Bas-Rhin, à Strasbourg. Celle-ci n'a en revanche pas prononcé de peine de sûreté.
«Je regrette profondément mon geste», avait lancé aux jurés cet ancien technicien de maintenance de 53 ans, avant qu'ils ne se retirent pour délibérer.
Ce verdict, rendu après un peu plus d'une heure de délibéré, est en-deçà des réquisitions de l'avocate générale, Eve Nisand, qui avait réclamé 30 ans de réclusion et 20 ans de sûreté.
La victime, qui avait pourtant rompu «de façon très transparente» début juin 2020, a «refusé d'être enfermée dans la cage dans laquelle il voulait la mettre», a expliqué la magistrate, selon laquelle la préméditation est clairement établie.
Christine Bailly, aide-soignante de 58 ans, avait été retrouvée le 26 septembre 2020 au sous-sol de sa maison de Wissembourg (Bas-Rhin) gisant dans une mare de sang, la gorge tranchée et le corps lardé de coups de couteau. En fuite, avait été interpellé deux jours plus tard dans le Sud-Est.
Signature de la préméditation, selon l'avocate générale:
Toujours selon elle, «la date clé, c'est le 18 septembre 2020»: c'est là qu'une voisine, l'une des personnes à qui l'accusé avait demandé de surveiller son ex-conjointe, «donne l'information cruciale», celle que le nouveau compagnon vient de passer la nuit chez elle.
Alors, Bruno Peter «bascule, considère que c'est une trahison», explique la magistrate, balayant l'hypothèse d'un passage à l'acte sous l'effet d'un anxiolytique, évoquée par l'accusé mais récusée par des experts.
De son côté, l'accusé avoue avoir tué son ex-compagne et préparé son geste, mais il a soutenu qu'il n'était «pas décidé» à commettre le crime lorsqu'il est arrivé chez elle, au motif de récupérer un barbecue. Il aurait ensuite «disjoncté».
En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a récemment avancé le chiffre de 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022, baisse accueillie avec prudence par les associations féministes. (ats/jch)