Des sénateurs républicains et démocrates se sont mis d'accord dimanche sur quelques mesures visant à restreindre l'accès aux armes à feu aux Etats-Unis.
Lancée après le massacre d'Uvalde, qui a fait 21 morts, dont 19 enfants dans une école primaire du Texas fin mai, l'initiative des parlementaires prévoit certaines limitations de l'accès aux armes pour des personnes jugées dangereuses, le renforcement de la sécurité des écoles et le financement de programmes dédiés à la santé mentale.
Dix sénateurs républicains figurent parmi les signataires du communiqué annonçant ce compromis. Leur présence suggère qu'une telle proposition de loi a de réelles chances de passer au Sénat si l'ensemble des 50 élus démocrates y sont favorables.
Une majorité qualifiée de 60 voix sur 100 sénateurs est en effet nécessaire pour son adoption, ce qui a bloqué jusqu'ici toute avancée majeure vers un meilleur encadrement des armes à feu, en raison de l'opposition des conservateurs.
La tuerie d'Uvalde et celle de Buffalo (nord-est) quelques jours plus tôt avaient ému l'Amérique et déclenché plusieurs initiatives parlementaires. Un groupe de sénateurs, mené par le démocrate Chris Murphy avec le républicain John Cornyn, a discrètement travaillé ces derniers jours afin de trouver l'accord annoncé dimanche:
Les 20 sénateurs, 10 républicains et 10 démocrates, se sont mis d'accord pour «une proposition de bon sens, soutenue par les deux partis, pour protéger les enfants américains, garder nos écoles en sécurité et réduire le danger de la violence à travers le pays», selon le communiqué commun.
L'accord met en avant le soutien par le gouvernement fédéral de lois, Etat par Etat, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu'elles possèdent. Il prévoit le financement de divers programmes de soutien et d'aide psychologique et le renforcement de la sécurité dans les écoles, notamment par la formation des enseignants.
Ces sénateurs souhaitent également le renforcement de la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d'armes âgés de 18 à 21 ans ainsi qu'un meilleur contrôle de la vente illégale d'armes.
Le compromis est cependant bien loin de ce que demandent de nombreux Américains, dont des dizaines de milliers sont descendus samedi dans les rues de nombreuses villes du pays, et notamment dans la capitale Washington, pour demander des réformes fortes au Congrès.
Joe Biden avait publiquement affiché son soutien aux manifestations, listant les mesures qu'il souhaite voir adoptées mais absentes de l'accord de dimanche: interdiction des fusils d'assaut et des chargeurs à grande capacité, vérifications des antécédents pour l'ensemble des acheteurs d'armes - et pas uniquement les moins de 21 ans -, obligation pour les particuliers de garder leurs armes sous clé.
La Chambre des représentants avait elle voté mercredi un texte différent qui inclut l'interdiction de la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité, mais il n'a quasiment aucune chance de passer au Sénat. (ats/jch)