«Macron, au Champ de Mars, c'est Beyoncé!» Elle ne croyait pas si bien dire, cette badaude parisienne qui, emportée par la foule coagulée autour de la réélection du président de la République en avril dernier, avait osé comparer l'incomparable.
Samedi 17 septembre, la team Macron a officiellement inauguré son nouveau parti, Renaissance. Loin du bal, la République en marche. Réunis au Carrousel du Louvre, samedi après-midi, militants et ténors du parti présidentiel ont débouché le champagne et l'avenir.
Re𝗻𝗮𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝗰𝗲. pic.twitter.com/63ni6L8Hql
— Renaissance (@Renaissance) September 17, 2022
Un toilettage qui veut surtout dépoussiérer une République qui fut en marche il y a cinq grosses années, pour donner de l'élan au petit nouveau dans la course (victorieuse) à l'Elysée. Cette Renaissance est désormais menée par le secrétaire général du parti, Stéphane Séjourné, 37 ans et ancien collaborateur de feu-Jupiter.
Emmanuel Macron n'est évidemment pas le seul à désirer ardemment une Renaissance, avec un «R» majuscule. De l'autre côté de l'Atlantique, une certaine Beyoncé a eu la même idée que lui... un tantinet plus tôt (comme toujours avec les Ricains).
Le 29 juillet dernier, «Queen B» (ou «Bey», ou «Honey Bee», ou juste «B» ou encore «Yoncé», débrouillez-vous) a surpris la planète en démoulant son retour discographique avec un nouvel album baptisé... Renaissance. «J'ai décidé de me donner la permission de me concentrer sur ma joie», avait-elle dit à la sortie du disque. La chanteuse avait d'ailleurs opté pour un visuel très glam: c'est-à-dire elle-même, dans un rikiki bikini futuriste et sur un cheval de cristal.
Oui, c'est moins sobre que le costard du petit prince de la finance, devenu patron de la France.
Jusqu'ici, vous nous direz que tout le monde a le droit de vouloir renaître, que ce soit sur une pochette d'album ou dans les statuts juridiques d'un parti politique. Pas de quoi en faire un immense pataquès.
Or, ce cosmétique politique macronien a été un poil chahuté dans son élan par... Twitter (oui, c'est toujours de sa faute). Depuis samedi, si vous jetez un œil aux publications gorgées de joie conquérante des militants du parti présidentiel, il se peut que vous tombiez nez à nez avec Beyoncé.
Non, en fait, c'est pire que ça:
Beyoncé... Sur son cheval. Littéralement.
Vous pouvez d'ailleurs essayer vous-même: à chaque fois que vous utilisez le hasgtag #Renaissance, Beyoncé et son cheval s'inviteront sur votre publication.
Comment est-ce possible? Et bien, à l'instar de Star wars ou la Coupe du monde de foot avant elle, Beyoncé a fait un deal avec Twitter. C'est, pour faire court, du marketing d'aujourd'hui. Le réseau social «vend» son hashtag un temps donné, comme on vendrait un spot à la TV ou un espace pub dans la rue. Sauf qu'ici, c'est un emoji, spécialement créé pour l'occasion, qui fait office d'homme ou de femme-sandwich pour une marque. En l'occurrence: le nouvel album de Queen B.
Pour la petite histoire, la #présidentielle2022 du printemps dernier a également eu droit à son hashtag illustré. Là, ce n'est pas du marketing payant, mais un geste civique de Twitter, pour pousser les citoyens à voter (officiellement). En France, mais aussi aux USA (pour ne citer qu'eux).
Or, certains internautes français avaient préféré utiliser le hashtag #Election2022. Quelle ne fut pas leur surprise en découvrant le drapeau... américain.
Comme il y a des dizaines de Renaissance dans le monde. N'est-ce pas, Emmanuel? De là à dire que Beyoncé au galop pourra redonner un peu de fraîcheur au mouvement macroniste, rien n'est moins sûr. (fv)