Il n’avait pas encore reçu les visas qu’il avait déjà les billets d’avion en poche. Impatient de relever son défi. Il y a une semaine, Barnabé Noverraz, étudiant en génie mécanique à l’EPFL, s’est envolé pour l’Afrique de l’Est avec un grand projet. Parcourir 2200 kilomètres d’Hurghada, en Egypte, à Khartoum, au Soudan.
Le tout à vélo, en suivant les «sentiers» du Nil, dans le désert. Temps imparti: vingt jours. Condition imposée: en complète autonomie. Ni repas ni dodo chez l’habitant. L’eau prise au puits, à filtrer tout de même. Des rations lyophilisées pour se sustenter: bœuf purée, pâtes sauce tomate. Et pour se repérer, passer l’alerte en cas d'urgence absolue? Un GPS Garmin 66s – les connaisseurs connaissent. La bécane est un Gravel mi-course, mi-tout-terrain. Le poids emporté, réparti dans deux sacoches et un sac à dos: 40 kilos.
Seul à vélo dans le désert, le sol dur et froid pour toute couche? Mais quelle idée! Justement, c’est l’idée. Barnabé, un Genevois, on vous l’avait caché, aime partir à «la conquête de l’inconnu». «J’ai été bercé par les exploits de Mike Horn», disait-il avant son départ – on ne l’a pas importuné avec les révélations de Temps Présent sur le plus suisse des Sud-Africains.
L’étudiant genevois enchaîne les parcours «en autonomie pure» comme certains avalent les 4000 alpins. Sans répit ou presque. Avant de tenter sa traversée du désert, passant par la Vallée des rois (Louxor), le jeune homme, c’était là son premier défi, a rallié Genève «au point situé le plus au Sud de l’Europe», Gibraltar. A vélo déjà. Distance parcourue: 2150 kilomètres. En dix-sept jours. Il prenait l’eau aux fontaines. C'était en 2021, en novembre.
Dans la foulée, le voilà parti (en avion, bah oui) pour Zanzibar, escale avant l’ascension, à pied cette fois, du Kilimandjaro, culminant à 5895 mètres. Le principe est toujours le même: pas d’assistance, hormis un GPS. «Normalement, ça prend six jours, j’en ai mis quatre», raconte-t-il comme un coureur prenant connaissance de son chrono sitôt la ligne d'arrivée franchie.
Ce 7 février, Barnabé Noverraz est à mi-course et déjà au Soudan. Il a envoyé un selfie par WhatsApp, la tête et le visage protégés d’un chèche blanc, une vache crevée à ses pieds, couleur sable comme le reste, excepté le ciel. Des sensations qu’on n’oublie pas. Fait-il chaud? La température est supportable à cette saison: entre 27° et 32° au maximum de la journée.
Barnabé n’ignorait pas les dangers liés à son périple.
Le vol:
Les blessures:
Barnabé est parti malgré les dangers. Ses idoles de la Renaissance ont-elles renoncé à braver les océans au motif des tempêtes?