Naviguer sur les mers sans bruit de moteur, avec pour seule force motrice le vent: pour de nombreux fans, la voile dégage un romantisme naval tout particulier - notamment parce que les hommes sillonnent les eaux de la planète depuis des millénaires à la seule force de l'air.
Les bateaux de ce genre sont devenus rares - même parmi les yachts. Il n'est donc pas tout à fait étonnant que le classement des plus grands yachts à voile du monde n'ait pas beaucoup changé au cours des deux dernières années. Parmi le top 200 établi par le magazine spécialisé Boote Exclusiv, on compte douze nouveaux venus - dont cinq dans le top 100. Condition pour figurer sur la liste: une longueur minimale de 41 mètres.
Trônant en pole position, le «A» (142,81 mètres) dispose d'un salon sous-marin dans la quille, de quatre annexes ainsi que d'un mini-sous-marin. Sur les mâts en fibre de carbone qui s'élèvent à près de 100 mètres dans le ciel, 4500 mètres carrés de voiles sont installés, ce qui correspond à plus de la moitié d'un terrain de football.
En 2022, le «A», dont la valeur est estimée à environ 530 millions d'euros, a été immobilisé et confisqué dans le port de Trieste, au nord de l'Adriatique. Il est attribué au milliardaire russe du charbon Andreï Melnitchenko, qui a été placé sur une liste de sanctions de l'UE après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le «Koru» a été construit aux Pays-Bas et livré cette année à Majorque. Il aurait été commandé par le milliardaire et fondateur d'Amazon Jeff Bezos. Selon Boat International, la goélette à trois mâts a une coque en acier et des superstructures en aluminium. Les détails concernant l'équipement ne sont pas connus.
En 2021, le «Koru» a suscité quelques vives controverses: il était prévu de démonter le pont historique Koningshaven de Rotterdam pour faire passer le yacht et ses mâts en dessous. Mais une autre solution a été trouvée: les mâts ont été transportés couchés sur le fleuve et redressés plus tard. La hauteur du mât principal est estimée entre 65 et 85 mètres.
Comme le «Koru», construit par Oceano aux Pays-Bas, le «Black Pearl» a été livré à son propriétaire en 2018. Sa vitesse maximale est de 17,5 noeuds (32,4 km/h), en cas de calme plat, deux moteurs diesel fournissent la force nécessaire à la propulsion. Six cabines peuvent accueillir jusqu'à 12 passagers. Il se compose d'une coque en acier avec des superstructures en aluminium et un pont en teck.
Selon le Mallorca Zeitung, le bateau est équipé de 15 voiles au total qui se déploient en six minutes. Il n'y a pas d'espace entre les cinq voiles de chaque mât, ce qui permet d'utiliser plus efficacement la force du vent. Les médias spécialisés écrivent que le «Black Pearl» est un navire particulièrement écologique qui fonctionne avec une propulsion hybride et une récupération d'énergie.
Le «Black Pearl» appartenait à l'oligarque russe Oleg Burlakov, qui est mort en 2021 du Covid-19. On sait peu de choses sur l'intérieur. L'oligarque aurait demandé à l'architecte de faire de la place pour un piano ayant appartenu à Napoléon. Il y aurait également 4000 bouteilles de vin à bord. Après la mort de Burlakov, une longue querelle d'héritage a eu lieu; le yacht serait toujours en possession de sa famille.
L'«Eos» est l'un des rares voiliers construits par le chantier naval Lürssen à Brême. Il a été achevé en 2006 et était jusqu'en 2017 le plus grand du monde. La goélette à trois mâts possède une structure entièrement construite en aluminium, les moteurs diesel supplémentaires lui permettent d'atteindre une vitesse de 16 noeuds (29,6 km/h). Sept cabines peuvent accueillir jusqu'à 14 personnes. En 2011, le vaisseau appartenait au magnat américain des médias Barry Diller.
En 2004, l'«Athena» de Royal Huisman a été livré à son propriétaire. Le client était le nabab du logiciel Jim Clark (Netscape). Dix invités peuvent prendre place dans les cinq cabines au design classique, dont une suite, trois cabines doubles et une cabine à lits jumeaux. Pour que les passagers ne s'ennuient pas, il y a entre autres une salle de fitness et du matériel de pêche à bord. Clark a longtemps essayé de vendre l'«Athena», écrit yacht.de. De 95 millions de dollars, son prix a baissé à 59 millions, jusqu'à ce qu'il soit finalement retiré du marché.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)