La couche d'ozone, qui protège la Terre des radiations solaires dangereuses, est «en bonne voie» pour se reconstituer en quatre décennies. Mais des projets de géo-ingénierie pour limiter le réchauffement climatique pourraient menacer ces progrès, mettent en garde des scientifiques lundi.
Les experts, qui publient leur estimation quadriennale sous l'égide de l'ONU, notent:
Le trou de la couche d'ozone a été créé par la pollution d'origine humaine, particulièrement par les chlorofluorocarbures (CFC) autrefois émis par de nombreux réfrigérateurs.
Au cours des dernières décennies, la coopération mondiale a cependant donné à la couche d'ozone une chance de se reconstituer. Le Protocole de Montréal (Canada), signé en 1987 et ratifié par 195 pays, a fortement réduit la quantité de CFC dans l'atmosphère, et la couche d'ozone semblait ainsi pouvoir se reconstituer complètement, selon les estimations de l'ONU.
L'ONU Environnement indique:
En 2016, l'accord de Kigali a aussi prévu l'élimination progressive des hydrofluorocarbures (HFC), gaz extrêmement nocifs pour le climat utilisé dans les réfrigérateurs et climatiseurs. Si l'accord est respecté, il pourrait réduire de 0,5°C le réchauffement mondial d'ici 2100, ont déjà estimé les experts.
Les spécialistes se sont aussi penchés, pour la première fois, sur les potentiels effets sur l'ozone des projets de géo-ingénierie destinés à limiter le réchauffement climatique, mettant en garde contre leurs effets indésirables.
L'idée serait d'ajouter intentionnellement des aérosols dans la stratosphère pour ainsi renvoyer une partie des rayons du soleil. Un de ces projets consisterait à injecter des milliards de particules de soufre dans la couche supérieure de l'atmosphère.
Une injection de particules dans l'atmosphère «pourrait avoir pour conséquence une grave baisse du niveau de l'ozone», met en garde John Pyle, co-président du panel scientifique qui travaille sur l'ozone pour le compte de l'ONU. «Il y a beaucoup d'incertitudes», selon lui. (jah/ats)