Cet été, j'ai pris le train pour l'Italie, direction les Cinque Terre, Pise, Florence, Rome et Naples. Outre les curiosités touristiques classiques, je me réjouissais surtout de vivre d'authentiques expériences culinaires. «A Naples, tu bois le meilleur café du monde et tu manges la meilleure pizza qui soit», m'a même promis mon hôte Airbnb à Rome.
Toutes les personnes que j'ai rencontrées lors de mon voyage Interrail ne tarissaient pas d'éloges sur la nourriture du sud du pays. Je nourrissais donc de grandes attentes en me rendant à Naples.
Le café est bon partout en Italie. Même sur les aires d'autoroute. En l'occurrence, j'ai vécu la mia pausa caffè la plus folle au Centrale del Caffè, dans la vieille ville de Naples. Et, main sur le cœur, le café était d'une finesse légendaire.
La première gorgée de cappuccino m'a fait l'effet d'une bombe gustative. La base intense de l'espresso, parfaitement équilibrée par la couronne de mousse de lait légèrement sucrée. C'est un rêve. C'est fou comme le café a bon goût quand on le déguste en pleine conscience.
J'ai eu plus de mal à choisir une pizzeria à Naples. De nombreux sites Internet disent pourtant que la meilleure du monde se trouve à L'Antica Pizzeria da Michele. Même Julia Roberts, dans Mange, Prie, Aime, s'est assise dans le célèbre petit restaurant pour croquer dans une part de margherita. Sans oublier que le restaurant ne se trouve qu'à cinq minutes à pied de mon logement.
Peu après 14 heures, me voilà à trépigner devant le restaurant légendaire. La file d'attente est longue. Très longue. Pour manger au restaurant, comme pour la version à l'emporter.
Après avoir fait la queue pendant une vingtaine de minutes - et n'avoir avancé que parce que certains avant moi n'ont pas eu le courage d'attendre, j'ai décidé de revenir le soir même. Juste avant la fermeture, à 23 heures.
A 22h30, je retourne donc devant la vénérable pizzeria. Je dois malheureusement constater que j'ai déjà manqué le dernier tour.
Pour ma dernière soirée à Naples, je m'arme de courage. Il faut que ça marche. Je décide de mettre toutes les chances de mon côté en quittant mon logement peu après 21 heures, et arriver relativement tôt à la Pizzeria da Michele.
A mon arrivée, j'ai la bonne surprise de constater qu'il y a relativement peu de monde. Mais alors que je m'apprête à me glisser dans la file d'attente, un type brandit un panneau «Last one in the row» (dernier de la file). Et le pose juste devant moi.
Non. Non. NON! Pas moi. Pas après trois tentatives! Je décide donc de continuer à attendre obstinément, persuadé que tout va finir par s'arranger. Le fantasme de la première morse de la «meilleure pizza du monde» m'aide à prendre mon mal en patience.
Lorsque le tour du gars devant moi arrive enfin, l'employé du restaurant me confirme que le service est terminé. Je peux aller me faire cuire un oeuf, une omelette ou tout ce que je veux - mais pas une pizza de L'Antica Pizzeria da Michele.
C'est alors que m'est venue une idée lumineuse: dire que je me trouve avec le type devant moi et que je paie pour les deux. Aussi simple que soit ce stratagème, il fonctionne. J'opte alors pour une pizza margherita - les clients ont le choix entre deux variantes, margherita ou marinara, les plus traditionnelles.
Cinquante minutes plus tard, me voilà enfin avec ma pizza margherita de la mondialement célèbre Antica Pizzeria da Michele en main. C'est un soulagement. Jamais de ma vie sans doute, je n'ai subi un tel stress émotionnel - ni attendu deux heures pour une pizza.
Malheureusement, c'est déception. Pizza trop humide, pâte trop peu croustillante et sauce tomate fade: j'ai l'impression d'avoir perdu deux heures de ma vie. Bon, pour les 5 euros que m'a coûté mon plat, je serais mal placé pour affirmer que ce n'était pas correct. Sans oublier que j'ai reçu la dernière pizza de la soirée - cela a peut-être joué un rôle.
Quoi qu'il en soit, je suis désormais persuadé qu'il y a de bien meilleures pizzas à Naples. Un conseil? Partagez-le dans les commentaires!