Ils sont beaux, célèbres et gagnent parfois plusieurs milliers d'euros en postant du contenu mode, beauté, santé et autre sur YouTube, Instagram ou encore TikTok. Mais le boom des influenceurs observé ces dernières années a également été accompagné de polémiques, arnaques et scandales, en France notamment.
En cause: des publicités (contenus sponsorisés) faites sur les réseaux sociaux qui n'affichent pas clairement leur objectif marketing (au détriment des consommateurs) et des produits vendus à leur communauté qui sont douteux, souvent issus du dropshipping ou qui n'arrivent simplement jamais à destination.
En France, ces techniques ont poussé les pouvoirs publics à vouloir réglementer le secteur. Le ministère de l'Economie a lancé ce lundi 9 janvier une consultation publique. Objectif: prendre des mesures en mars prochain. Deux propositions de loi ont également été déposées le 15 novembre et le 15 décembre 2022 à l’Assemblée nationale, pour encadrer les influenceurs sur internet et lutter contre les pratiques commerciales illicites.
Depuis plusieurs mois, de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer les comportements de certains influenceurs, en particulier les stars de la télé-réalité. Des blogueurs, des créateurs de contenu, des journalistes, mais aussi des consommateurs s'insurgent des dérives de ce nouveau métier.
Ainsi, le projet de loi déposé par les socialistes à l'Assemblée nationale fin 2022 a pour objectif de poser un cadre légal à l’activité des influenceurs sur les réseaux sociaux. Les députés souhaitent, par exemple, définir ce qu'est un influenceur et instaurer l'obligation d'un contrat écrit avec ceux qui se définissent comme leurs agents. Il devra également être obligatoire de mentionner le caractère publicitaire des publications, sous peine de sanctions administratives, voire pénales.
Les dépositaires demandent aussi aux plateformes et aux réseaux sociaux d'offrir la possibilité de pouvoir signaler les contenus relevant de pratiques commerciales illégales. Enfin, le gouvernement devra rendre un rapport écrit tous les six mois, afin de rester aligné sur les rapides évolutions technologiques.
La consultation est disponible jusqu'au 31 janvier et les Français peuvent s'exprimer sur 11 mesures réparties en 14 thématiques. Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a d'ailleurs incité les citoyens à participer:
J’ai besoin de vous.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) January 8, 2023
Participez au maximum à la concertation pour mieux accompagner et encadrer les influenceurs. Votre avis compte !
Cela se passe ici : https://t.co/9Ln9uxjBIM pic.twitter.com/07TpvlyRq9
La surveillance et la régulation du secteur de l'influence ne datent toutefois pas d'hier. Toujours selon Le Monde, le règlement européen sur les services numériques (DSA) proposait déjà en 2022 aux créateurs de contenus la possibilité d'annoncer si leurs publications contenaient «une communication commerciale», et donc l'opportunité d'être transparents envers leur communauté.
En France, l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) décerne quant à elle un certificat «d'influence responsable», qui semblerait porter ses fruits:
Pour rappel, le marché mondial de l'influence a enregistré une hausse de plus de 20% en 2022 et a généré quelque 14 milliards de francs suisses de revenu.