C'est l'enquête qui fait le buzz depuis ce matin. Le très attendu reportage de Complément d'enquête: «Arnaque, fric et politique: le vrai business des influenceurs» diffusé dimanche 11 septembre sur France 2 est revenu sur la polémique qui entoure actuellement les stars des réseaux sociaux françaises.
Le magazine d'investigation tenu par Tristan Waleckx s'est particulièrement intéressé au business de Magali Berdah, la papesse de l'influence française qui subit des accusations d'escroquerie de la part de Booba depuis plusieurs mois. D'autres thèmes ont par ailleurs fait parler. En voici six qui ont le plus choqué.
Une maison comparable à «un palais», une collection de voitures dont une Porsche, un lit à baldaquin de rêve et des cheminées électriques décadentes: Complément d'enquête a démarré son reportage sur les influenceurs en se rendant chez Milla Jasmine. L'ancienne strip-teaseuse française au «visage et corps sculptés par un bistouri» a déménagé a Dubaï il y a plusieurs mois.
Les journalistes de France 2 ont suivi la star de téléréalité à plus de trois millions d'abonnés au cours d'une journée type: entre stories du petit déjeuner et placements de produit, cette dernière a révélé mettre en ligne une cinquantaine de publications sponsorisées par mois, valant chacune entre 500 et 1500 euros. Marie Germain de son vrai nom a alors révélé être «millionnaire»:
L'angle économique du sujet a également été abordé. Au cours de l'émission, Complément d'enquête a mis en lumière la stratégie finement pensée sur laquelle se base l'industrie de l'influence française:
Au cœur de la méthode: Banijay, une multinationale de divertissement qui possède certaines des émissions les plus suivies de l'Hexagone. Touche pas à mon poste, l'émission de Cyril Hanouna, et Shauna Event, l'agence d'influenceurs appartenant à Magali Berdah, ont été citées au premier plan de ce «cercle vertueux».
Complément d'enquête est revenue sur la publication de contrefaçons promues par de nombreux influenceurs français travaillant avec Magali Berdah. On apprend qu'un site internet dans lequel sont vendues, par exemple, de prétendues lunettes de soleil Balenciaga 28 fois moins chères que le produit original a bénéficié d'une publicité sponsorisée de Milla Jasmine. Celle-ci a alors accusé sa patronne Magali Berdah de ne pas l'avoir prévenue de ces détails que la loi française interdit.
Face aux allégations des journalistes de France 2 qui ont apporté d'autres exemples illégaux tels que le «dropshipping», la fondatrice de Shauna Events a clamé être une victime. Cela avant d'affirmer avoir été «piégée» par la production de France 2 et interrompre l'interview dans la foulée.
Nathania Sion, une influenceuse suivie par un peu plus de 800 000 abonnés, s'est montrée très critique envers Magali Berdah. Face aux questions des journalistes, la femme de 22 ans a reproché à l'agente qui s'est dernièrement affichée aux côtés de Marlène Schiappa – ancienne ministre de l'égalité femmes-hommes – de ne pas l'avoir soutenue lorsqu'elle lui a révélé avoir été agressée sexuellement par un autre candidat de téléréalité.
Des accusations que Magali Berdah a réfutées dans sa globalité, affirmant – avec preuves à l'appui – avoir proposé son aide à la jeune femme dès les premières inquiétudes de celle-ci.
Complément d'enquête a relayé le témoignage d'une autre star de la téléréalité française. Cette fois-ci, à propos de la chirurgie esthétique, autre thème phare souvent incriminé par les détracteurs de l'industrie de l'influence.
Luna Skye est revenue sur une intervention réalisée sur ses fesses. Le but principal évoqué: ressembler à Kim Kardashian. Un acte qu'elle a avoué regretter en raison des nombreuses septicémies survenues par la suite et qui auraient pu lui coûter la vie:
Le reportage s'est terminé par un entretien exclusif entre Magali Berdah, personnalité principalement pointée du doigt dans Complément d'enquête et Tristan Waleckx, le présentateur de l'émission.
Tous deux sont revenus sur l'ensemble des faits abordés au cours de l'enquête. Magali Berdah a tenté comme elle pouvait de se défendre face aux interrogations insistantes du journaliste.
Si l'on s'en tient à Twitter où le hashtag #ComplementDenquete figurait parmi les sujets les plus débattus sur la plateforme le lendemain de la diffusion, c'est un moment en particulier qui a spécialement retenu l'attention des spectateurs: celui où l'agente des influenceurs expliquait ne pas toujours porter une montre dont elle a fait la promotion sur les réseaux sociaux à cause d'une «tendinite au bras».
Ahahah mais beaucoup trop fort c’est des journalistes comme ça qu’on veut !!! #ComplementDenquete https://t.co/93JVrC54sX
— M🇫🇷🇩🇿 (@itsmvrou_) September 12, 2022
#ComplementDenquete ils ont fait un vrai taff c’est carré
— Walid (@waawss) September 12, 2022
"J’ai une tendinite au bras " #ComplementDenquete pic.twitter.com/Ypkw8muxXL
— olilebon 🌟🌟🇫🇷 (@OliLebon) September 12, 2022
Cette saison a démarré très fort pour @Cdenquete ! 👏
— Youssef Magaz 🇫🇷🇮🇹🇪🇺🇲🇦🇺🇦🇺🇳 (@ymagaz82) September 12, 2022
Une émission et des sujets dignes du service public !
Je sens que la suite va nous réserver encore des surprises 👀
Bravo @tristanwaleckx ainsi qu’à l’ensemble des équipes @france2tv @Francetele #ComplémentdEnquête
Si l'émission qui a exceptionnellement été programmée un dimanche afin de «se protéger d’une contre-offensive juridique et médiatique», annonçait en amont de la diffusion Le Parisien, a largement plu, de nombreux internautes ont regretté que le reportage de France 2 ne soit pas allé plus loin, critiquant une «enquête en surface». Des soupçons de censure ont par ailleurs été évoqués parmi les messages les plus retweetés. L'épisode de Complément d'enquête a duré un peu moins d'une heure et demie alors qu'il devait initialement être diffusé pendant deux heures et quarante minutes.
D'après Ozap – site français relayant les audiences des émissions françaises – le magazine de France 2 a été suivi par 975 000 téléspectateurs. Un score en dessous du premier épisode de la saison diffusé le 1er septembre. Lequel avait rassemblé 1,27 million de personnes devant leur écran.