Société
Insolite

Ce professeur a réalisé ce qu'aucun humain n'avait osé faire avant lui

Cet homme vit sous l'eau depuis 76 jours et il a une très bonne raison

Son nom est Joseph Dituri et il compte bien habiter sa cabane sous-marine jusqu'en juin. Au-delà du record, ce professeur cherche autre chose.
19.05.2023, 05:5819.05.2023, 06:39
Dario Bulleri
Dario Bulleri
Plus de «Société»

L'Américain Joseph Dituri (55 ans) a une vie qui peut difficilement être plus solitaire. Le 1ᵉʳ mars, le professeur a quitté son pays pour s'immerger dans la mer. Sa destination: le «Jules' Undersea Lodge», une cabane spécialement aménagée pour les plongeurs. Elle se trouve à 22 mètres sous la surface, au fond d'un lagon à Key Largo, en Floride. Contrairement à un sous-marin, la cabane ne permet pas d'ajuster la pression.

In this photo provided by the Florida Keys News Bureau, diving explorer and medical researcher Dr. Joseph Dituri peers out of a large porthole, Saturday, May 13, 2023, at Jules' Undersea Lodge po ...
Joseph Dituri das son nouveau chez-lui.photo: keystone

Dituri vit sous l'eau depuis 76 jours (mercredi) et a établi, lundi, un nouveau record du monde avec le 74ᵉ jour passé sous l'eau. Mais ce n'est pas la poursuite de cette performance qui pousse l'Américain. Il y a d'autres raisons...

L'auto-expérimentation «Project Neptune 100»

Derrière la vie sous-marine de Dituri se cache un projet scientifique intitulé «Project Neptune 100». Le professeur de technique médicale veut tester sur son propre corps les effets que provoque la vie sous l'eau sans compensation de pression. Dituri veut rester 100 jours dans le «Jules' Undersea Lodge», soit jusqu'au 9 juin. Pendant cette période, diverses données physiologiques du scientifique seront régulièrement mesurées, comme sa masse musculaire, son activité cérébrale, son rythme cardiaque ou son acuité visuelle. L'objectif final? Connaître l'impact de cette existence sous-marine sur le corps humain.

**VIDEO AVAILABLE: CONTACT INFOCOVERMG.COM TO RECEIVE** This image shows: Joseph Dituri with Dr. Mark Widick. Associate professor and biomedical engineer Joseph Dituri, 55, is spending 100 days underw ...
Un collègue de travail, le Dr. Mark Widick, effectue des mesures sur Dituri.Photo: www.imago-images.de

«C'est ma soif de découverte qui m'a amené ici», explique Dituri à la BBC. Il précise au Guardian: «Il s'agit de peupler les océans du monde et de les protéger en y habitant et en les traitant bien». Le record du monde n'a donc pas beaucoup d'importance pour l'Américain. C'est un honneur de le détenir désormais, dit-il, mais:

«J'ai encore beaucoup de recherches à faire»

Le travail de Dituri continue

Le «Dr Deep Sea», comme Dituri est souvent appelé, n'a guère de contacts physiques avec d'autres personnes dans sa nouvelle habitation temporaire. Il n'est, cependant, pas complètement isolé. Le professeur a ambarqué son ordinateur portable avec lui et continue de donner des cours à l'Université de Floride du Sud.

In this photo provided by the Florida Keys News Bureau, Dr. Joseph Dituri enters the Jules' Undersea Lodge marine habitat 30 feet below the surface Wednesday, March 1, 2023, in Key Largo, Fla., t ...
C'est par cette trappe que Dituri est arrivé dans la «Jules' Undersea Lodge.» Elle porte le nom de l'auteur Jules Verne, qui a écrit le livre 20 000 lieues sous les mers.photo: keystone

Sa nouvelle façon de vivre a suscité un grand intérêt. Ces derniers temps, il a pu faire part de ses réflexions à 2500 étudiants venus du monde entier, explique Dituri. «Peut-être que ces étudiants embrasseront un jour la science et continueront le voyage», espère-t-il. A cela s'ajoutent des entretiens avec d'autres chercheurs et, depuis que le record du monde a été battu, de plus en plus de rendez-vous avec les médias.

**VIDEO AVAILABLE: CONTACT INFOCOVERMG.COM TO RECEIVE** This image shows: Joseph Dituri with a group of divers outside his undersea lodge. Associate professor and biomedical engineer Joseph Dituri, 55 ...
Un groupe de plongeurs en visite à la fenêtre de Dituri.photo: www.imago-images.de

Un nouveau quotidien sous l'eau

Malgré sa vie loin de la civilisation, Dituri ne s'ennuie pas sous l'eau. Le scientifique consacre plusieurs heures par jour à son travail, tout en profitant de moments de solitude. Il se lève tous les matins à 5h, raconte-t-il. Ensuite, il s'entraîne avec des pompes et des exercices de gainage. A midi et le soir, il se prépare un repas riche en protéines dans son micro-ondes, comme du saumon ou des œufs.

In this photo provided by the Florida Keys News Bureau, diving explorer and medical researcher Dr. Joseph Dituri, right, waves to scuba diver Thane Milhoan, left, Saturday, May 13, 2023, while in Jule ...
Dans sa maison isolée, Dituri a beaucoup de temps pour lire.photo: keystone

Ce nouveau style de vie lui plaît. Il aime vivre sous l'eau, explique-t-il au Guardian. Cependant, il admet qu'il lui est parfois difficile de voir ses proches uniquement par le biais d'appels vidéo. «Le contact physique avec mes amis et ma famille me manque», raconte-t-il. Il a notamment manqué la remise du diplôme universitaire de sa fille.

Hormis cela, le chercheur n'a pas l'ennui de la surface. A une exception notable: le soleil. «C'est ce qui me manque le plus», dit Dituri. «Normalement, je vais à la salle de sport à 5 heures du matin et je regarde le lever du soleil». Impossible sous l'eau.

(Traduit et adapté par Pauline Langel)

    Elle s'apprête à plonger en mer et tombe nez à nez avec un requin
    Video: watson
    Ceci pourrait également vous intéresser:
    0 Commentaires
    Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
    «Justin Bieber va mal»
    Amaigri, mal fagoté, cryptopoétique, drogué, la gueule en biais, au bord du divorce et du gouffre. Peut-être. Les «inquiétudes» autour de l’ex-poupon de la pop sont exprimées par ses groupies, analysant la moindre image ou attitude de celui qui a accompagné leur adolescence. Et si son public s’était (aussi) un peu perdu en route?

    On dit parfois que personne ne connait mieux une star que sa groupie. C’est sans doute l’un des fantasmes les plus endurants du fanatisme. A force de tout lire, tout entendre, tout voir, tout gober et tout acheter d’un seul et même artiste, on finit par penser qu’on l’a fabriqué et qu’il nous appartient au moins un petit peu. Là où l’équation est un brin perverse, c’est qu’elle n’est pas tout à fait dénuée de vérité: pas de fan, pas de star.

    L’article