La crise climatique se fait ressentir dans les champs ainsi que dans les plates-bandes de légumes et de fleurs. Selon les chercheurs, la pluie va tomber de manière de plus en plus imprévisible. Les phénomènes météorologiques extrêmes vont se multiplier. Des perspectives qui ne sont pas réjouissantes pour les plantes et qui vont durement impacter l'économie des magasins et les parterres de fleurs et de légumes.
Si les plantes reçoivent de moins en moins d'eau et ce de manière irrégulière, elles tombent dans ce que l'on appelle le stress de la sécheresse. Leur croissance est alors fortement limitée. Ce phénomène préoccupe surtout les agriculteurs, car le blé, le maïs et d'autres cultures doivent supporter de plus en plus de jours de sécheresse.
Les méthodes d'irrigation artificielle sont donc de plus en plus utilisées. Si les agriculteurs utilisaient «seulement» 265 millions de mètres cubes d'eau en 2013, cette quantité s'est élevée à 336 millions en 2019. La vague de sécheresse et de chaleur de 2022 dans le sud, l'ouest et le centre de l'Europe est considérée comme l'un des événements météorologiques les plus coûteux en Europe de ces 40 dernières années.
Les dommages causés par la sécheresse à l'économie mondiale sont de plus en plus importants, et la demande de plantes résistantes à la chaleur augmente.
Des chercheurs japonais pourraient avoir trouvé une solution sans avoir recours à la manipulation génétique. Dans le cadre d'une expérience, les scientifiques du Centre Riken de recherche sur les ressources durables de l'Université de Yokohama ont découvert que les plantes réagissent à l'éthanol – ce liquide facilement inflammable à l'odeur âcre, plus connu sous le nom d'alcool. En bref, les plantes résistent mieux à la chaleur sous l'influence de boissons alcoolisées.
Dans le cadre de l'étude, les chercheurs ont traité des plantes comme la roquette, le riz et le blé avec de l'éthanol à haute teneur. Les plantes ont réagi en fermant leurs stomates. Ces petits orifices se trouvent généralement sur la face inférieure des feuilles et laissent passer le dioxyde de carbone, l'oxygène et la vapeur d'eau.
Des stomates de feuilles ouvertes sont plutôt un inconvénient en cas de forte chaleur, car cela fait perdre beaucoup d'eau à la plante par évaporation. L'éthanol inhibe donc le taux d'évaporation.
Par ailleurs, les chercheurs ont pu observer un autre effet: les plantes sous l'influence de l'alcool produisent des acides aminés et des sucres résistants à la sécheresse. Le sucre est important pour la photosynthèse. Il s'est donc avéré que, contrairement à l'humain, les plantes réagissent bien à l'alcool, sans eau.
Cette découverte a éveillé l'intérêt des portails de consommateurs. Un peu de vodka dans l'eau pourrait préserver plus longtemps la fraîcheur des fleurs coupées, l'alcool tuant les bactéries dans l'eau des fleurs.
Comme l'écrit le portail ruhr24, il convient toutefois de doser prudemment. Trop d'eau-de-vie contamine l'eau, et les fleurs meurent.
Les jardiniers amateurs doivent également être prudents avec la bière, le vin ou les liqueurs. Les plantes ont besoin d'éthanol propre pour que l'effet de résistance à la sécheresse se produise. Un petit verre de bière ou de vin risque donc plutôt d'endommager la plante.
Mais les fleurs coupées ne sont pas les seules à devoir garder leur fraîcheur. Les vagues de chaleur qui se multiplient menacent également les parterres de fleurs et de légumes domestiques. On pourrait donc être tenté d'administrer de l'eau-de-vie à leurs plantes.
Or, l'expérience de laboratoire menée par les chercheurs japonais sur des plantes cultivées ne fonctionnera pas forcément sur les plantes de son jardin.
Corinna Hölzel, experte en pesticides auprès de la Fédération allemande pour l'environnement et la protection de la nature (BUND), explique:
Une meilleure gestion de l'eau permettrait tout aussi bien de faire face à des étés plus secs. Les jardiniers amateurs devraient récupérer l'eau de pluie ou la collecter dans des citernes. De plus, en arrosant son jardin tôt le matin, on évite que l'eau ne s'évapore trop vite. Il est également utile de pailler ou d'ameublir le sol afin de lutter contre l'évaporation, révèle l'experte.
Toujours selon Corinna Hölzel:
Il n'est pas non plus nécessaire d'opter pour un gazon anglais qui doit toujours être tondu et souvent arrosé. Les pelouses d'herbes sèches et les prairies fleuries résistent bien aux périodes de chaleur prolongées. «Parmi les plantes vivaces, il y a des plantes qui se contentent de peu d'eau. Plus il y a de plantes, plus on crée de structures avec de l'ombre, où l'eau peut être stockée», continue la spécialiste.
Pour que le jardin puisse résister à des conditions météorologiques extrêmes, il faut veiller à la polyvalence. En cette époque de changement climatique, c'est particulièrement important. Corinna Hölzel conseille:
Enfin, Corinna Hölzel recommande de veiller à la diversité dans les plates-bandes. Cultiver différents légumes, herbes et fleurs les uns à côté des autres permet de prévenir les attaques de parasites. Non seulement les plantes peuvent se protéger mutuellement, mais elles s'approvisionnent aussi les unes les autres en différents nutriments.
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder