Le Bureau politique d'Horizons a décidé samedi de suspendre «immédiatement» le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué à son insu une députée en vue de l'agresser sexuellement, a appris l'AFP auprès du parti.
les membres de ce Bureau ont décidé «à l'unanimité» de suspendre «immédiatement» le sénateur, avant d'entamer «une procédure disciplinaire pouvant conduire à une exclusion définitive», a fait savoir le parti d'Edouard Philippe, qui va appeler la plaignante Sandrine Josso (MoDem), selon une source chez Horizons.
Le ministre Christophe Béchu, secrétaire général d'Horizons, avait affirmé vendredi que le sénateur ne pouvait:
La plaignante se serait sentie mal après avoir pris un verre dans la nuit de mardi à mercredi au domicile parisien du sénateur, âgé de 66 ans, avec qui elle n'entretenait pas de relation intime, selon le parquet de Paris.
Des prélèvements dans l'organisme de Josso ont révélé la présence d'ecstasy et des perquisitions ont été menées au bureau du sénateur et à son domicile où les enquêteurs ont retrouvé de l'ecstasy, d'après le parquet.
Joël Guerriau a nié les accusations lors d'une confrontation.
Selon l'avocate de Sandrine Josso, Julia Minkowski, la députée a été «prise de malaises après avoir bu une coupe de champagne», puis aperçu le sénateur:
Joël Guerriau «se battra» pour «démontrer qu'il n'a jamais voulu administrer à sa collègue de travail et amie de longue date une substance pour abuser d'elle» et «démontrera que c'est une erreur de manipulation qui a causé le dramatique désagrément», a déclaré à l'AFP son avocat Me Rémi-Pierre Drai.
Selon des sources proches du dossier, Guerriau a raconté avoir cru s'être procuré, auprès d'un membre du Sénat, un euphorisant et non de l'ecstasy, pour sa propre consommation afin de faire face à ce qu'il a décrit comme des épreuves personnelles.
Banquier de profession, élu à la chambre haute depuis 2011, Joël Guerriau est secrétaire du Sénat et vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées.
Interrogé samedi sur franceinfo, le patron du groupe Union centriste Hervé Marseille «pense qu'il y aura des mesures conservatoires» à son encontre à la chambre haute. (dal/afp)