Un concert de Booba programmé le 21 juin à Casablanca a été annulé par les autorités locales, sur fond de campagne de boycott accusant le rappeur français de sexisme, a appris mardi l'AFP auprès des organisateurs.
Confirmant une information du site du magazine marocain Tel Quel, un responsable de l'organisation a simplement répondu «oui» à la question de savoir si le show de Booba était annulé.
La même source, qui a requis l'anonymat, a attribué cette annulation à un refus de la préfecture de Casablanca-Anfa, où devait se produire le rappeur.
Très populaire au Maroc, Booba - Elie Yaffa de son véritable nom - a été mis en cause sur les réseaux sociaux marocains pour avoir tenu «des propos dégradants envers les femmes marocaines et nord-africaines» dans certains de ses morceaux.
Parmi les titres décriés du rappeur: «E.L.E.P.H.A.N.T», dans lequel la star rappe «petite Marocaine se tape Berlusconi», en référence à une Marocaine surnommée Ruby qui avait participé aux soirées «bunga bunga» de l'ex-«Cavaliere» italien alors qu'elle était mineure.
Mais aussi «Génération assassin», quand Booba chante: «je vais à la Chicha qu'pour les beurettes».
Une pétition en ligne pour faire annuler le show a recueilli à ce jour près de 4500 signatures.
«Les Marocain(e)s se sont sentis offensés à l'idée d'apprendre que le rappeur Booba allait se produire au Maroc», peut-on lire en introduction de la pétition.
Le Club des avocats au Maroc, une association professionnelle, a porté plainte contre Booba «pour diffamation et injures portées contre les femmes marocaines», a confirmé à l'AFP son président Mourad Elajouti, sans autre détail.
L'appel à l'annulation du concert du «Duc de Boulogne» avait été soutenu par le rappeur français d'origine marocaine Maes. Ce dernier, un ancien protégé de Booba, a exhorté ses abonnés sur Twitter à signer la pétition et l'a interpellé: «Sache que tu n'es pas le bienvenu».
Le parti d'opposition islamiste Justice et Développement (PJD) avait également réclamé l'annulation du concert dans une question parlementaire écrite adressée au ministre de la Jeunesse et de la culture. (ats)