Le Noma, chez watson, on connaît bien. Marie-Adèle Copin (comme cochon) s'est rendue plusieurs fois, en traîneau, dans l'antre danois et triplement étoilé du chef René Redzepi. Un maître de la casserole qui serait , selon Marie, «le Willy Wonka de la cuisine nordique».
Mais le Noma, c’est d'abord la tendre obsession du jury du «World's 50 Best», sacrant plusieurs fois l'établissement de Copenhague «meilleur restaurant du monde». Sad news: il fermera ses portes fin 2024. L'année dernière, on a eu droit à une petite infidélité à René Redzepi, puisque le jury a porté son choix (et ses papilles) sur le Geranium à.... Copenhague. Décidément, le froid, ça ne conserve pas que les denrées fragiles, mais aussi les votes.
Mardi soir, la cérémonie la plus attendue de l'année (après le Concours international du cri du dindon en Dordogne) a de nouveau mis les petits plats dans les grands pour couronner son roi de la bouffe pour bourgeois gourmets, édition 2023.
On vous rappelle tout de même que ce raout est officiellement considéré comme le principal concurrent du Guide Michelin. Un classement orchestré par la société britannique William Reed Business Media et sponsorisé par San Pellegrino, qui fait doucement marrer (ou pleurer) un bon nombre de spécialistes. Au choix: c'est une «fumisterie», une «farce», une «arnaque», un «coup marketing de l'industrie agro-alimentaire». Les cheffes y sont régulièrement sous-représentées et il est d'ailleurs arrivé que le jury démissionne en bloc.
Cauchemar en cuisine?
Pour les influenceurs culinaires, en revanche, le «World's 50 Best», c'est chaque année l'occasion de savoir où il faudra toquer pour gratter un repas à l'oeil, contre deux stories mal cadrées sur Instagram.
L'année dernière, non seulement les restaurants végans opéraient un passage en force, mais la Suisse avait dignement placé l'un de ses poulains. Le bel Andreas Caminada, avec son Schloss Schauenstein, dans les Grisons, avait terminé 40e. (Il tient aussi un élégant petit 2 étoiles à Zurich, dont on taira le nom, parce que c'est notre petit chouchou.)
Quand on vous disait que c'est une cérémonie, c'est VRAIMENT une cérémonie. Mardi soir, le «World's 50 Best 2023» s'est tenu à Valence, en Espagne, «dans la ville la plus avant-gardiste d'Espagne», devant tout le gratin (lol) de la cuisine mondiale et quelques noeuds pap’.
Une soirée au moins aussi longue que les César, mais sans Marion Cotillard et sans qu'on parvienne à reconnaître la plupart des convives.
Allez, roulement de tambour, voici les 10 premiers du classement, en mode compte à rebours. Ready?
Rassurez-vous bande de chauvins. Même si le jury ne connait manifestement qu'un seul restaurant dans notre pays, Andreas Caminada, toujours avec son Schloss Schauenstein paumé à 4h de route de Lausanne, a pris du galon en se hissant cette année à la 26e place des meilleurs restaurants du monde.
Ne soyons pas déçus pour autant. Pour les plus raffinés d'entre nous, il reste évidemment le bon vieux classement du pote qui est déjà allé bouffer ici ou là et qui nous assure que c'est une tuerie. Des conseils d'une fiabilité émotionnelle relative, mais qui ne sont au moins pas sponsorisés par une eau gazeuse de pizzeria.
Ah, et n'écoutez surtout pas Woody Allen, qui disait que «la vie est un restaurant petit, mauvais et cher. En plus, c'est trop court».