Au commencement, un simple tweet posté le 24 décembre, dévoilant les mots doux d'un petit copain, reçus en message privé. Son auteure est une jeune parisienne qui aurait sans doute dû garder les battements de son coeur pour elle. Dans ce tweet, on y découvre le prénom et le visage du Roméo du jour, accompagnés de quelques phrases proto-poétiques dont un étrange «yumyum» en conclusion. L'onomatopée deviendra très vite célèbre.
Le lendemain, jour de Noël, cette Française se réveille avec une drôle de surprise sous les yeux et ça n'est pas un cadeau. Son tweet a été partagé par une deuxième jeune femme déclarant sobrement: «Bonjour, c'est mon mec». Le réseau social s'emballe et l'humour (dans un premier temps) prend le dessus. Les internautes rivalisent de petites trouvailles, de gifs et de mèmes pour se ranger du côté de ces deux filles malheureuses, mais aussi imaginer l'agenda (chargé) du garçon aux drôles de manières.
Quelques minutes plus tard, une troisième jeune femme vient nourrir la saga en affirmant qu'elle entretenait également une relation avec l'individu, quelques mois auparavant. Entre temps, le jeune homme a fermé son compte Twitter et la deuxième femme a effacé son tweet. Les raisons? L'histoire échappe totalement aux principaux protagonistes et tout va trop vite. Le récit a particulièrement envahi la France lorsque des personnalités ont voulu grignoter leur petite part de buzz.
Sans surprise ou presque, la politicienne Sandrine Rousseau a sauté sur l'occasion pour se faire voir en partageant, le 25 décembre au soir, un paquet de nouilles «Yum Yum». Résultat? Plus de 15 000 likes, près de 4000 partages et le prénom du jeune homme qui trône en trending topics.
Le lendemain, l'affaire n'est toujours pas retombée et le ton a changé. Les deux femmes et «leur» petit copain reçoivent désormais plus volontiers des critiques acerbes que de l'humour inoffensif et des détails privés sont déterrés puis largement partagés. Une tendance qui s'amplifiera avec l'arrivée de Netflix France dans le game. Et on connaît la propension du community manager de la plateforme à coller à l'actualité avec (la plupart du temps) un sacré talent.
Ce 26 décembre, Twitter n'a toujours pas dégonflé son attrait pour la mésaventure des deux jeunes Parisiennes. L'audience monstre de Sandrine Rousseau et de Netflix (ils ne sont pas les seuls gros comptes à moquer les protagonistes et à partager leur nom) fait que l'histoire tourne très vite au harcèlement de masse. Un problème qui a notamment été souligné par un célèbre officier de la Gendarmerie française, Matthieu Audibert, spécialiste en cyber-harcèlement.
S'il est tout à fait possible qu'une histoire pareille finisse par réellement titiller l'intérêt de Netflix, l'affaire rappelle surtout sèchement les sérieuses conséquences que peut avoir le dévoilement de sa vie privée sur un réseau social.
(fv)