Voilà plus de 1000 ans que les tout premiers feux d'artifice ont été tirés en Chine. Si dans l'inconscient collectif le Nouvel An et les fêtes nationales s'accompagnent systématiquement d'un festival pyrotechnique, les choses tendent à changer depuis quelques années.
Les événements de grande ampleur ont de plus en plus délaissé la pyrotechnie au profit de drones lumineux. En cause: les fines poussières polluantes et les nuisances sonores causées par les feux d'artifice.
Il faut dire que les spectacles de drones offrent des possibilités complètement nouvelles. Ils peuvent même évoquer des images animées dans le ciel, comme en témoigne le spectacle de la Saint-Sylvestre de Busan où un dragon a illuminé le ciel coréen. Mais un spectacle de drones peut-il vraiment rivaliser avec le feu d’artifice classique?
Les émissions de CO₂ provenant de la fabrication de feux d'artifice ne sont pas des plus conséquentes, en revanche leurs émissions directes sont plus importantes que celles des drones.
En effet, ces derniers sont moins polluants lors de leur utilisation, bien que leur production nécessite des ressources plus importantes. Contrairement aux feux d’artifice, ils peuvent également être réutilisés plusieurs fois.
Dans un feu d'artifice relativement petit comme ceux de nos grandes villes, environ 10 000 roquettes sont allumées, alors que les plus grands spectacles de drones comptent plus de 1500 drones.
De plus, contrairement aux feux d’artifice, les drones ne provoquent pas d’émissions de poussières fines nocives et ne laissent aucun déchet. La sécurité est par ailleurs plus élevée avec les drones, même si les deux techniques peuvent entraîner des blessures s'ils sont maniés par des amateurs.
Les drones ne présentent pas de risque d'incendie lorsqu'ils sont secs alors que le risque d'explosion est possible pour les feux d'artifice, et ce même en cas de pluie ou de vent. De plus, la pollution sonore provoquée par les feux d'artifice a un impact négatif sur la faune, contrairement aux drones dont le bourdonnement est à peine perceptible à partir d'une certaine hauteur.
Pour les grands feux d'artifice comme celui de Londres, ce sont des montants avoisinant les 2 millions de francs qui sont dépensés en pyrotechnie, pour des spectacles d'une durée de près d'un quart d'heure. À titre de comparaison, la société technologique Intel propose un spectacle de drones avec 500 engins à partir d'un prix de départ d'environ 250 000 francs.
Le grand spectacle du Nouvel An de Busan a duré environ sept minutes et était composé d'environ 2000 drones. Sur le papier, les spectacles de drones présentent de nombreux avantages. Quant à savoir si une prestation de drones suscite la même fascination qu'un feu d'artifice, cela reste une question d'opinion tant ce sont deux spectacles nocturnes proposant quelque chose de différent. (sbo)