Il n'y a pas que le Qatar, et même si les regards du monde entier sont rivés sur la Coupe de monde de football, les autres sports sont toujours en activité. L'hiver commence à s'installer en Europe et la Coupe du monde féminine a lancé les hostilités en Finlande, dans une météo glaciale et bercée par des lumières somptueuses. Focus sur les enseignements à tirer de ces deux premières épreuves, avant le voyage pour la tournée nord-américaine.
L'Américaine a toujours les crocs. Deux courses et deux victoires sur une piste qui lui convient à merveille. Ce week-end, elle a porté à six le nombre de ses victoires sur la piste «Black». Jamais une skieuse n'a aussi souvent gagné sur la même piste en slalom. Son ski toujours aussi solide, sa stabilité et sa rage de vaincre demeurent intacts. L'autre gros motif de satisfaction: la skieuse du Colorado semble avoir pris le dessus sur sa rivale, Petra Vlhova.
Wendy Holdener s'est montrée à son aise sur ces deux épreuves finlandaises. Si samedi, elle n'a pas brillé, avec un ski hésitant surtout en première manche, son slalom dominical s'est nettement mieux déroulé. Une deuxième manche de très grande qualité, la voyant mettre plus d'une demi-seconde dans la vue à Vlhova. Mais la dernière marche était trop haute: elle s'est avouée vaincue (d'un cheveu) face à la grande dominatrice du week-end, Mikaela Shiffrin - 28 centièmes de débours au total des deux manches. De bon augure pour la représentante du ski-club Drusberg.
Derrière les exploits d'Holdener, les autres Suissesses ont tiré la langue. Michelle Gisin semble encore en délicatesse avec son nouveau matériel, sortie le premier jour et hors du top 15 le second. La grosse déception nous vient des Romandes. La talentueuse Camille Rast, également en recherche de sensations avec ses nouvelles lattes Salomon (un 22e rang en ouverture et pas qualifiée le lendemain), a semblé un brin empruntée quand il s'agissait de faire plier les skis dans les parties raides. Quant à Mélanie Meillard, elle n'a pas fait long feu le premier jour, sortant rapidement, avant de de prendre l'eau le deuxième jour, reléguée à près d'une seconde de la marque qualificative pour le deuxième tracé.
Les performances encourageantes nous sont venues d'Aline Danioth, plutôt aérienne lors de ses deux premiers slaloms (18e et 28e), tout comme Nicole Good, qui marque de très jolis points avec une 16e place dimanche.
La jeune skieuse croate est prête à reprendre le flambeau de Janica Kostelic. Zrinka Ljutic est un talent et capable de secteurs supersoniques. La jeune femme avait déjà fait des étincelles en Coupe d'Europe (l'échelon inférieur), le jour de ses 17 ans, en écrasant la concurrence.
Dominatrice en Coupe d'Europe, Zrinka Ljutic, désormais âgée de 18 ans, s'affirme comme un top 7 mondial en puissance, voire plus. Après une cinquième place en clôture de saison dernière à Courchevel, elle termine au septième rang à Levi, dimanche, non sans commettre quelques imprécisions. Zrinka Ljutic est mûre pour devenir l'une des grandes slalomeuses du cirque blanc féminin.
Elle arbore désormais un casque aux couleurs de Red Bull, un signe qui ne trompe pas dans le milieu du ski alpin. Si la marque de boisson autrichienne jette son dévolu sur une athlète, le potentiel en vaut la peine. Mais l'Allemande n'a pas trouvé la bonne carburation durant son séjour finlandais. Résultat des courses: deux non-qualifications et du pain sur la planche. Rendez-vous à Killington le week-end prochain.
Elle skie sous bannière albanaise et possède un patronyme aux résonances transalpines: Lara Colturi n'est autre que la fille de l'ancienne championne olympique Daniela Ceccarelli. Détentrice d'un passeport albanais depuis ce printemps, Colturi s'entraîne dans la structure de papa et maman, lesquels chaperonnent encore, au sein d'une structure privée, de jeunes coureurs Albanais.
Pour son grand baptême, la skieuse de 16 ans (!) a frôlé la qualification, terminant à la 33e place, à neuf centièmes de la 30e, synonyme de ticket pour la deuxième manche.
Le classement des nations reste l'un des objectifs de Swiss ski. Après trois courses (une masculine et deux féminines), la Suisse pointe en tête. Pour l'anecdote, l'Autriche n'est que sixième. Mais l'hiver est encore très long.