Elle tenait sa revanche et elle n'arrivait pas à y croire. Sha'Carri Richardson est devenue championne du monde du 100 mètres en 10''65. Immédiatement après la course, le speaker du stade lui a demandé comment elle allait et l'Américaine a répondu: «Je suis là. Je vous ai tout dit.»
En 2021, Richardson a raté les Jeux olympiques parce que sa fédération l'a exclue pour un contrôle positif à la marijuana. L'année dernière, elle raté les Championnats du monde à Eugene parce qu'elle a échoué aux sélections américaines. Elle est désormais de retour et elle ne mâche pas ses mots.
Dès le début de sa conférence de presse, elle a répondu de manière vindicative à un journaliste qui lui demandait ce qui était important: «Vous ne devez jamais abandonner et ne jamais vous laisser rabaisser par les médias ou d'autres personnes extérieures. Vous devez vous battre et décider de votre propre destin.»
Richardson et les médias, c'est une histoire en soi. La femme la plus rapide du monde a refusé de parler aux journalistes pendant un certain temps l'année dernière après s'être vu interdire d'assister aux Mondiaux. Elle avait également écrit dans un communiqué: «Je viens pour parler. Pas seulement en mon nom, mais au nom de tous les athlètes. Vous devriez respecter davantage les athlètes lorsque vous faites des interviews.» Dimanche soir, elle y a encore fait allusion.
Et ce n’était pas le seul conseil donné par Sha’Carri Richardson. Lorsqu'un journaliste l'a interrogée sur sa préparation mentale avant la finale, sur ce qu'elle avait changé après sa demi-finale peu aboutie, Richardson a répondu sèchement: «Merci d'avoir mentionné que je n'avais pas passé un bon moment en demi-finale. Je pense que c'était déjà clair.»
Parce que Richardson n’a atteint la finale à Budapest que grâce à son chrono. Dans sa série éliminatoire, elle a franchi la ligne d'arrivée en troisième position, avec un temps de 10''84. Néanmoins, elle avait encore un message pour tous ses anciens sceptiques.
Interrogée sur ses soutiens, elle a expliqué que c'était «tout le monde, de mon coach à ma famille en passant par mes supporters et même mes haters. Je dirais vraiment que toute ma motivation est venue de là et m'a amenée à ce moment».
Un moment dont l'Américaine voulait apparemment profiter pour se libérer de tout ce qui la tracassait ces dernières années. Elle a aussi déclaré qu'elle était heureuse de montrer qui elle était vraiment: «Cette douleur n'est pas la mienne. Ce n'est pas ma douleur. Pas ma tristesse.» Lorsqu'un autre journaliste a mal prononcé son nom, la nouvelle championne du monde a relevé: «Je m'appelle Sha'Cherri.» L’athlétisme devra s’en souvenir pour un moment.