Ce sont finalement les Lakers de Los Angeles qui ont décroché dans la nuit de samedi à dimanche le tout premier In-Season Tournament de l'histoire de la NBA. Et autant se l'avouer, nous n'aurions pas pu rêver meilleure fin. King James, vainqueur de la première édition et MVP du tournoi, ça en jette, malgré cette polémique d'arbitrage en demi-finale, pouvant laisser croire que L.A a été avantagé.
Ce dénouement, envoûtant, c’est un peu le point d’orgue d’une lutte de cinq semaines, aussi passionnante qu’intense, que peu imaginaient de la sorte. Souvenez-vous de l’accueil réservé à l’événement. Les critiques ont fusé, rien n’était gagné. Il y avait surtout de quoi être perplexe. A quoi bon lancer une compétition quand l'intérêt sportif n'y est pas? La carotte des 500 000 dollars versés à chaque membre de la franchise victorieuse en disait long sur le In-Season Tournament. Voici ce qui est nécessaire pour motiver les troupes, et encore, si la somme est importante pour les rookies, elle reste une brindille pour les stars de la ligue.
Il fallait ensuite comprendre ce format pas si simple à assimiler. Une compétition supplémentaire intégrée à la saison régulière (pour ne pas ajouter de nouveaux matchs au calendrier), des groupes ne respectant pas les divisions traditionnelles, de nouveaux points de règlement…, bref, il valait mieux s’y reprendre à deux fois pour saisir toutes les subtilités. Et quand la NBA s’est décidée à dévoiler ses nouveaux parquets, ceux imposés aux franchises pour les matchs du tournoi, il y a eu comme un léger flop.
First Look at the #Pelicans In-Season Tournament court at the @SmoothieKingCtr! 🏀 pic.twitter.com/UfRjYEMuAK
— New Orleans Pelicans (@PelicansNBA) November 13, 2023
Puis, à mesure que la compétition s'est installée, les vents ont tourné. Les matchs se sont révélés être intenses, loin de la monotonie de la saison régulière. La NBA a su piquer les joueurs - elle a réveillé l'instinct de compétition qui sommeillait en eux.
Le fait d'avoir donné de l'importance au panier-avérage est intéressant. Surtout dans des groupes reserrés, où chaque franchise ne disputait que trois matchs. Les rencontres de la phase de poules ont été jouées jusque dans les dernières secondes, que l'on gagne ou l'on perde, en vue du point-average. Ce qui détonne dans une ligue comme la NBA, où les joueurs ont pour habitude de laisser couler le temps lorsque le match est scellé. C'est ainsi que l'ailier des Bulls DeMar DeRozan s'est fait expulser à 1,4 seconde du terme de la rencontre face aux Raptors, n'appréciant pas le dernier shoot de Pascal Siakam, dans un match déjà plié.
Et que dire de la phase à élimination directe, puis du Final 4. La NBA est habituée des séries au meilleur des sept matchs, alors forcément, quand tout se joue sur une même rencontre, à l'européenne et à l'inverse du modèle nord-américain, ça change tout et on ne peut qu'apprécier. Grâce à ce format, planait comme un air de coupe ces dernières semaines outre-Atlantique. Les Pacers ressemblaient d'ailleurs à une sorte de petit poucet. Certes, ils sont à ce jour cinquièmes à l'ouest, et viennent d'atteindre la finale du In-Season Tournament. L'équipe s'est révélée au grand public, elle est même pleine de qualité. En revanche, jamais au meilleur des sept matchs elle n'aurait pu envisager un tel parcours. A n'en pas douter, les Celtics ou les Bucks auraient mis fin à cette belle aventure.
Les joueurs ne sont pas les seuls à avoir joué le jeu. Le public s'est également montré à la hauteur de l'événement. Nous n'étions pas sur les chaudes ambiances européennes, mais il y a avait comme une atmosphère de play-offs dans les travées des enceintes NBA. Plaisant, même si la demi-finale Bucks - Pacers à 14h00 heure de Vegas sonnait creux, quelle idée...
Les critiques et controverses n'ont pas gâché cette grande première, et on peut le dire: la NBA sait vraiment y faire. Qu'elle continue de bichonner son nouveau bébé pour en faire un rendez-vous majeur du calendrier.