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Martinez est un petit con, mais le bon goût, c'est pas le but

(221219) -- LUSAIL, Dec. 18, 2022 (Xinhua) -- Paulo Dybala (R) of Argentina celebrates with goalkeepr Emiliano Martinez after the team winning the Final between Argentina and France at the 2022 FIFA W ...
Image: keystone
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Oui, Martinez est un petit con, mais le bon goût, c'est pas le but

Le portier argentin chambre Mbappé et considère son Gant d'or comme une seconde virilité. Tollé sur la planète foot. La finesse de Martínez, celle pour laquelle il est payé, s'est pourtant exprimée en brisant l'élan du Français Kolo Muani à la 120e minute. Et on n'a jamais demandé à la baronne de Rothschild d'arrêter un pénalty.
21.12.2022, 18:2521.12.2022, 18:44
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Emiliano Martínez, 30 ans, est un beauf. Poussons même le vice à le traiter de grand dadais, de petit con. «Dibu» mérite sans doute une tape sur l'arrière du crâne, de celles qu'on réserve aux élèves dissipés. Au lieu de citer Montesquieu en réajustant son costard Tom Ford, le portier de l'Argentine a fêté son sacre en remplaçant son service trois pièces par un Gant d'or. Vulgaire, obscène, puérile, lamentable, indigne d'un champion de son rang.

Depuis dimanche soir, toute la planète (comprenez: les Français) reproche au «meilleur gardien de la Coupe du monde» de ne pas être le Federer des cages ou le Bernard-Henri Lévy du point de pénalty. Un Bigard à crampons, qui s'éclate à confondre but et bite, ça fait mauvais genre. D'autant plus en finale, devant maman, papa et des milliards de téléspectateurs. Tiens-toi bien, que diable!

Martínez aurait donc sérieusement esquinté l'image du football. Mais qui est donc ce cerbère de la bienséance et de l'intelligence sportive? On n'a jamais demandé à «Dibu» d'être le gardien du bon goût. D'ordinaire, on invoque la sacrosainte «image du football» quand des hooligans hooliganisent, des supporters finissent à l'hosto, des bagnoles crament, des dirigeants piquent dans la caisse. On sonne l'alarme quand l'homophobie tacle au-dessus des genoux et le racisme déborde sur la droite.

Martínez, lui, il a fait l'andouille, la bestiole insortable, le couillon. La joie toute ballote, il a taquiné Kylian Mbappé sans dire s'il vous plaît. Est-il pour autant cette insulte à l'intelligence que la meute homogène s'essouffle à condamner?

Il fut un temps (pas si lointain) où le football n'avait rien à envier aux battles de rap. Où toiser l'adversaire, le chambrer, le déstabiliser bêtement n'était pas prohibé par la foule, mais un bon moyen de gainer les égos et de bouter le feu à la gagne. C'est pas Ludovic Magnin qui dira le contraire:

«C’est indissociable du foot. Gamin, j’allais au terrain de la gare, jouer avec les grands. J’essuyais des moqueries, mais ça m’a forgé le caractère»
Magnin, cité par Laurent Favre, dans le Temps, en 2017.

«L'ennui, c'est que nous négligeons le football au profit de l'éducation», osait pour sa part Groucho Marx. Un Kylian Mbappé qui cumule les qualités d'un brave gosse et d'un pur génie, c'est vrai que c'est agréable à regarder. Le petit plus qui habille un grand écran et qui rassure belle-maman.

Mais il suffit de glisser un oeil sous la tente d'une fan-zone, là où se planquent précisément les soi-disant supporters de la baronne de Rothschild, pour réaliser qu'une finale de Coupe du monde ne se consomme pas entre un baisemain et un blinis aux œufs d'esturgeon.

En 1991, les intenables vauriens de Nirvana s'étaient fait expulser du vernissage de leur propre album, pour cause de bataille de nourriture, histoire de moquer le balais dans les fesses du patron de la maison de disques. Kurt Cobain n'a jamais visé l'élégance raide d'un violon de Renaud Capuçon et les bonnes manières n'accouchent pas forcément d'un refrain efficace.

Allez, nevermind.

Les supporters Argentins sont descendus dans la rue et ont laissé éclater leur joie
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