Victoria Mboko a créé une immense surprise en remportant le tournoi WTA 1000 de Montréal, ce vendredi. En finale, elle a dominé la Japonaise Naomi Osaka en trois manches (2-6, 6-4, 6-1). Il s'agit du premier sacre sur le circuit principal pour la Canadienne de 18 ans, qui ne pointait qu'au 85e rang mondial avant ces deux semaines québécoises et était inconnue du grand public.
Et excusez du peu: ce premier sacre a eu lieu dans un événement estampillé WTA 1000, soit la deuxième catégorie de tournois la plus prestigieuse, derrière les Grand Chelem. On fait davantage connaissance avec la nouvelle pépite du tennis en cinq points.👇
Bénéficiant d'une invitation pour disputer ce tournoi, Victoria Mboko a remporté sept matchs en treize jours pour s'adjuger le titre. Et sur son parcours, elle a éliminé pas moins de quatre lauréates de titres du Grand Chelem!
Il y a d'abord eu Sofia Kenin au 2e tour, puis Coco Gauff – actuelle 2e joueuse mondiale et vainqueure du dernier Roland-Garros – en 8e de finale, balayée en deux manches (6-1, 6-4). La Canadienne s'est ensuite défaite d'Elena Rybakina en demi-finale, puis finalement de la Japonaise Naomi Osaka, lauréate de quatre Majeurs.
Victoria Mboko a remporté ses deux derniers matchs en ayant chaque fois perdu le premier set. Ce qui prouve qu'elle a une sacrée force mentale, en plus d'un grand talent.
Victoria Mboko n'était que 350e mondiale au début de cette année. Junior très prometteuse, elle a vu son début de carrière perturbé par des blessures aux genoux. Mais la pépite a fini par éclore en 2025, avec un début de saison tonitruant: elle a remporté quatre tournois de suite – soit 22 victoires d'affilée – dans la catégorie ITF (la deuxième division) et s'est révélée à Roland-Garros.
Pour sa première participation en Grand Chelem, elle a atteint le troisième tour sur la terre battue parisienne. Elle y a remporté un total de cinq matchs (trois en qualifications, deux dans le tableau principal), tout ça sans concéder le moindre set.
Son sacre à Montréal lui a permis d'atteindre la 24e place mondiale ce vendredi, ce qui est évidemment son meilleur classement. Il lui permettra d'être tête de série lors du prochain US Open (24 août au 7 septembre). Victoria Mboko est du même coup devenue la meilleure tenniswoman canadienne actuellement, dépassant Leylah Fernandez (26e).
A Montréal, la pépite a impressionné grâce à la violence de ses coups depuis le fond du terrain. «Avec sa puissance et sa capacité à déborder ses adversaires en deux frappes, elle est une menace permanente pour ses adversaires», résume L'Equipe. Sans compter que la Canadienne est dotée d'une arme devenue indispensable dans le tennis moderne: un service puissant et efficace.
Sa coach, la Française Nathalie Tauziat, souligne aussi son excellent état d'esprit, toujours dans L'Equipe:
Leurs noms? Naomi Osaka (27 ans), contre qui elle n'a donc absolument pas tremblé ce vendredi en finale. Et évidemment Serena Williams (43 ans), superstar du tennis avec 23 titres du Grand Chelem au compteur.
«Quatrième de sa fratrie à attraper une raquette de tennis, dès l'âge de trois ans, elle (Mboko) a progressé avec pour modèle Serena Williams», fait savoir Eurosport. D'ailleurs, Victoria Mboko partage une similitude intéressante avec l'Américaine.
Comme Serena Williams, la Canadienne est quasiment née une raquette à la main. Serena et sa sœur Venus ont été entraînées et élevées dès leur plus jeune âge par leur père Richard dans le but de devenir des championnes. Avec succès: chacune d'elle a été numéro 1 mondiale (Venus compte également sept titres du Grand Chelem).
C'est la même histoire du côté de Victoria Mboko, qui a été initiée à la balle jaune puis entraînée intensivement par son père. Ce dernier a fui la République démocratique du Congo et la dictature de Mobutu à la fin des années 1990, avec sa femme, pour s'installer en Amérique du Nord. Avant même de frapper ses premières balles, Victoria Mboko passait des heures sur les terrains, à regarder sa sœur et ses deux frères aînés s'entraîner avec leur père.
Ce dernier a ensuite mis tous les moyens possibles pour faire progresser la jeune Victoria. Elle se souvient qu'il était «très strict avec mon tennis, ma façon de jouer et de me comporter». Le patriarche allait même jusqu'à travailler exprès de nuit pour être présent aux entraînements de sa fille prodige. Celle-ci avait des journées très intenses, comme elle le raconte dans L'Equipe:
Celle qui est aussi brièvement passée par la célèbre académie IMG en Floride et, plus récemment, dans celle de Justine Henin en Belgique, reconnaît que «ces nombreuses heures (sur le court) m'ont aidée, le résultat est là aujourd'hui». On ne peut pas lui donner tort.
La nouvelle crack du tennis féminin sera donc très suivie à l'US Open, où une certaine Serena Williams, titrée six fois, détient le record du nombre de sacres.