Après cette défaite 1-0 en Roumanie, la Suisse a échoué dans sa quête de la première place du groupe en qualifications pour l'Euro 2024. Conséquence: elle se retrouve dans le chapeau 4 du tirage au sort pour la phase finale en Allemagne (14 juin au 14 juillet). Autrement dit, elle risque d'affronter trois ou au moins deux cadors dès la phase de groupes.
Tout ça parce qu'elle ne compte que quatre victoires en dix matchs contre le Kosovo, la Biélorussie, Israël, Andorre et donc la Roumanie.
Bien sûr, obtenir son ticket pour cet Euro était l'objectif principal, et il va de soi qu'un petit pays comme la Suisse peut considérer comme un succès le fait d'être à nouveau représenté dans un grand tournoi. Mais dans ce groupe de qualification, le plus facile à priori, la Nati était clairement favorite.
Rater la première place, c'est donc un revers, une déception. Au final, cinq points séparent la Roumanie de la Suisse.
Granit Xhaka et Manuel Akanji, en particulier, n'ont pas réussi à reproduire sous le maillot de la Nati les performances qu'ils réalisent dans leurs clubs respectifs. Fabian Schär, titulaire à Newcastle, a, lui, commis plusieurs erreurs individuelles avec de lourdes conséquences.
Mais voilà, à la fin, c'est l'entraîneur qui doit assumer la responsabilité de cet échec. Les dirigeants de l'Association suisse de football (ASF) peuvent s'en séparer, alors qu'il est beaucoup plus difficile de toucher au contingent, d'autant plus pour un petit pays dont le réservoir de joueurs est limité. Or, c'est clair: quelque chose doit changer au plus tard après le dernier match de qualification. C'est-à-dire maintenant.
La défense est chancelante, l'attaque ne concrétise pas ses opportunités – quand elle en a – et le fait que la Suisse craque quasi systématiquement en fin de partie est difficilement explicable. Lors de ces qualifs, elle s'est effondrée à cinq reprises en fin de match, ce qui lui a coûté beaucoup de points. Ça ne doit pas arriver. Pas à cette fréquence.
Alors oui, la Nati a besoin d'un nouvel élan. Et ce maintenant, pas après l'Euro. Murat Yakin, qui a semblé désemparé ces derniers temps, n'est plus l'homme de la situation. D'autant plus qu'il semble manquer de soutien auprès de certains joueurs cadres. Ni Granit Xhaka ni Manuel Akanji n'ont saisi l'occasion de soutenir leur entraîneur lorsqu'ils ont été interrogés sur les critiques à son encontre. Xhaka, capitaine, a même critiqué Yakin publiquement à plusieurs reprises. Dernièrement, il s'est à nouveau plaint de sa position dans l'alignement de l'équipe.
Certes, l'ambiance n'est pas toujours excellente dans une équipe de foot, même quand elle a de bons résultats, mais de telles divergences d'opinions ne devraient pas être rendues publiques, surtout en période de crise.
Et au poste d'entraîneur, il faut maintenant quelqu'un qui fasse le ménage. Quelqu'un qui ramène les vertus qui ont permis l'exploit en huitième de finale de l'Euro 2021 contre la France, lorsque la Suisse était encore un favori qui faisait peur et non un favori effrayé. Par exemple, un homme comme l'ex-coach d'Union Berlin, Urs Fischer.
Adaptation en français: Yoann Graber