Une grève, des banderoles, un peuple en colère dans un froid perçant. Non, ces scènes n'ont pas eu lieu en France mais au Stade de Tourbillon, mercredi soir, où le FC Sion de l'entraîneur Christian Constantin est sorti penaud de la Coupe après une nouvelle défaite 3-0 contre Lugano.
Les supporters du Gradin Nord ont ouvert les hostilités en ne pénétrant dans le stade qu'à la 20e minute de jeu. Cette grève du soutien visait la famille Constantin et sa gouvernance à la «vas-y comme je te pousse». Prévenu de cette action, le FC Sion a entamé la rencontre dans un silence funeste, une sorte de vide intersidéral qui, pour cette fois, ne devait rien à son jeu, puisque l'équipe valaisanne a réussi son entrée en se créant plusieurs occasions.
Les membres du Gradin Nord ont motivé leur action dans un communiqué amer: «Nous nous réservons le droit d'exprimer notre mécontentement (...). Contre le spectacle indigeste sur le terrain. Contre (...) la gestion désastreuse du club de ces dernières années. Entre des changements incessants d’entraîneurs, des mercatos foireux visant à repêcher d’anciennes gloires en bout de course et un climat ambiant instable et malsain, notre FC Sion vit ses plus dures années.»
Le groupe a nié avoir bouté le feu à un maillot de Mario Balotelli, le week-end précédent. C'était «quelqu'un d'autre». «Un ultra ne brûle jamais l'écusson de son club, ou ce serait un sacrilège», explique l'un d'eux.
Une fois dans le stade, les supporters sont allés au bout de leur action (eux). Tout au long de la rencontre, dans une ambiance de plus en plus gênante, le Gradin Nord a déployé des banderoles qui, tantôt dénoncent «une gestion autocratique», tantôt annoncent «une fin tragique», tout en fustigeant le licenciement du très populaire Peter Zeidler en 2017. De retour dans les buts après la blessure de Heinz Lindner, Kevin Fickentscher a décrit un climat «pesant».
Après la rencontre, Christian Constantin a envoyé son fils devant les médias, dans la foi et la mauvaise humeur. «L'absence de mon père en conférence de presse? Vous lui demanderez la raison la prochaine fois que vous le verrez», a éludé «BC», avouant qu'il était «dégoûté» par cette élimination: «L'un de nos gros objectifs de la saison, c'était la Coupe.» Quel était l'autre?
Interrogé sur l'avenir, Barthélémy Constantin a utilisé son expression favorite, «aller à la guerre». Preuve que le FC Sion a bien perdu tout sens de la mesure.