Jean-Philippe Tschumi (en médaillon et en rouge sur l'image de fond) a terminé 3e d'un marathon du Mont-Blanc qui a beaucoup fait parler.
Arrivée polémique en trail: «Moi, je n'aurais jamais sprinté»
Le Vaudois Jean-Philippe Tschumi revient sur le final mouvementé du marathon du Mont-Blanc, où le Français Gautier Airiau a essayé de le doubler sur la ligne alors qu'il célébrait son résultat avec le public.
C'est une affaire qui a fait beaucoup de bruit dans le petit monde du trail. Le week-end dernier, lors des 92 km du marathon du Mont-Blanc, Jean-Philippe Tschumi a failli se faire surprendre dans la dernière ligne droite de la course, lorsque Gautier Airiau a décidé de piquer un sprint alors que le Vaudois célébrait déjà sa 3e place.
Certains ont estimé que le Français avait manqué de fair-play en tentant ainsi de chiper une place à un adversaire qui fêtait son résultat, tandis que d'autres ont rappelé qu'une compétition n'était terminée qu'une fois la ligne franchie.
On vous avait posé la question et vous n'étiez pas d'accord!
Mais qu'en pensait le principal intéressé? Nous avons contacté Jean-Philippe Tschumi pour qu'il nous raconte comment il avait vécu cette fin de course dingue et, surtout, ce qu'il avait pensé de l'attitude de son adversaire.
«Lorsque j'arrive à Chamonix, je suis bien cramé. Et puis, il y a tellement de public, que je me dis: "Finis tranquille, profite, c'est cool". Je me mets à trottiner, sans me rendre vraiment compte de ce qu'il se passe, car si j'avais su qu'il y avait quelqu'un juste derrière moi, j'aurais arrêté de faire le clown!»
Juste avant la ligne, le Vaudois apprend de la part d'un coach posté le long du parcours qu'un rival se rapproche dangereusement, et que sa 3e place est donc menacée.
«Il me lance: "Tschumi, Tshumi, gaffe-toi, y'a un mec à 10 secondes!" J'allonge donc le pas, mais ce n'est qu'au tout dernier moment que je vois Airiau débarquer dans mon dos. Je me précipite donc pour tenter de franchir la ligne avant lui. Tout se passe très vite.»
L'arrivée en vidéo
Vidéo: twitter
Un moment de flou règne. Lequel des deux hommes vient de franchir la ligne avant l'autre?
«Moi je suis convaincu d'être resté devant et donc de terminer 3e. Il n'y a même pas de discussion avec Airiau, pas de polémique. Je vais dans mon bus pour me changer, quand j'entends mon téléphone sonner à plusieurs reprises. Je reçois des messages de mes proches, ils sont remontés contre mon adversaire, qui a essayé de ravir ma 3e place alors que je la célébrais avec le public.»
Une petite polémique naît sur les réseaux sociaux. Qu'en pense Jean-Philippe Tschumi? Et surtout, qu'aurait-il fait s'il avait été à la place du 4e ce jour-là, si le podium lui avait tendu les bras dans la dernière ligne droite? Aurait-il accepté de couper son effort?
«C'est difficile de dire ce qu'on aurait fait dans le feu de l'action, mais je pense que je n'aurais jamais sprinté derrière quelqu'un pour essayer de le niquer sur la ligne... Mais il faut aussi comprendre mon adversaire: lui, il est dans sa course, on lui a dit pendant toute la descente que Tschumi était juste devant lui, donc il a tout tenté jusqu'au bout. C'est aussi compréhensible et je ne lui en veux évidemment pas du tout.»
Le traileur vaudois le sait: cette «affaire» n'est pas qu'une question de compétition. Elle oppose des regards différents sur la vie. Chacun se demande ce qu'il aurait fait selon sa conception des choses, ses valeurs, sa façon de trouver sa place dans la vie en société. «C'est exactement cela», acquiesce Jean-Philippe Tschumi.
«Moi, ça m'est arrivé plusieurs fois de finir main dans la main avec un adversaire. Parfois, j'ai quasiment laissé passer des mecs. Est-ce que je l'ai regretté par la suite? Peut-être, mais sur le moment, c'était comme ça que je devais agir selon moi. A l'inverse, j'ai de très bons potes qui, je le sais, vont essayer de me griller au sprint si l'on finit ensemble!»
Jean-Philippe Tschumi sait que dans l'histoire telle qu'elle s'est déroulée au marathon du Mont-Blanc, il tient le beau rôle car il a pu garder sa 3e place. «Est-ce que je tiendrais le même discours si j'avais fini 4e? Peut-être que le gars aurait fini dans la gouille de Chamonix si ça avait été le cas», se marre-t-il.
«Heureusement que je ne suis pas le blaireau de l'histoire, parce que ça aurait fait mal si j'avais fini 4e. Je m'étais battu comme jamais dans les 20 derniers kilomètres, malgré les crampes, pour finir cette course.»
L'athlète de 42 ans sait aussi que c'est un peu de sa faute s'il a failli être surpris en fin de course, et jure qu'on ne l'y reprendra plus.
«Si j'avais fini sans m'arrêter et saluer tout le monde, j'aurais terminé devant sans aucun problème, donc je ferai plus attention la prochaine fois. Si j'ai quelqu'un derrière, je ne trainerai pas en route (...) Cette histoire, c'est une leçon pour la suite!»
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