Sport
Football

Challenge League: «A Yverdon, Schällibaum fait tout juste»

L'entraineur yverdonnois Marco Schaellibaum lors de la rencontre de football de Challenge League entre FC Lausanne-Sport, LS, et Yverdon Sport FC, YS, ce dimanche 11 septembre 2022 au stade de la ...
Coach d'Yverdon depuis cet été, Marco Schällibaum a amené le club vaudois en tête de la Challenge League. Image: KEYSTONE

Yverdon leader de Challenge League: «Son entraîneur fait tout juste»

Le club vaudois est co-leader du championnat et rêve d'une promotion en Super League. A sa tête, l'expérimenté Zurichois Marco Schällibaum (60 ans), sur lequel un expert est dithyrambique. Yverdon se déplace à Aarau ce vendredi soir (20h15).
10.02.2023, 16:5311.02.2023, 13:01
Frederic Härri / ch media
Plus de «Sport»

Tim Guillemin ne savait pas trop quoi penser de cette nouvelle. Yverdon-Sport venait de présenter Marco Schällibaum comme nouvel entraîneur.

Schällibaum, l'ancien joueur de la Nati, ce professeur du football de 60 ans qui, sur la ligne de touche, devient rouge vif quand les choses ne se passent pas comme prévu. Guillemin aurait souhaité un coach plus jeune, un coach qui n'a pas froid aux yeux, et il s'est demandé: «Est-ce que ça va bien se passer?» Aujourd'hui, environ six mois plus tard, il en est sûr: ça marche. Et il affirme:

«Schällibaum fait tout juste»
Tim Guillemin, journaliste à La Région
Marco Schällibaum, de faux airs de Sylvester Stallone mais un vrai succès à la tête d'Yverdon-Sport.
Marco Schällibaum, de faux airs de Sylvester Stallone mais un vrai succès à la tête d'Yverdon-Sport. image: Urs Lindt/Freshfocus

Tim Guillemin est journaliste au journal nord-vaudois La Région. Il suit le club au quotidien et a même écrit un livre dessus (Yverdon Sport FC, 2021). Aujourd'hui, il est témoin de cette renaissance à peine croyable, qui pourrait peut-être bientôt lui fournir la matière d'un nouveau chapitre de livre.

Le classement de Challenge League

Image
source: txt

Deux Marco, un succès

Car autour du Stade municipal (généralement peu rempli), l'excitation n'a plus été aussi forte depuis longtemps. Comme le FC Wil, Yverdon-Sport a récolté 38 points après 20 journées et se trouve du coup en tête de la Challenge League. Après des années de vaches maigres, le club du Nord vaudois renifle fortement le retour en Super League – quelque chose que l'on aimerait pouvoir aussi revendiquer à Aarau, Thoune, Vaduz ou Neuchâtel. Comment est-ce possible? Si l'on en croit Guillemin, deux hommes portant le même prénom sont responsables de ce succès: Marco Degennaro et, justement, Marco Schällibaum.

L'entraineur du FC Sion Stephane Henchoz, gauche, et Marco Degennaro, le directeur general du FC Sion, droite, parlent lors d'une conference de presse du FC Sion ce mardi 25 juin 2019 a Cran ...
Avant d'arriver à Yverdon, Marco Degennaro (premier plan) a travaillé pour le FC Sion.Image: KEYSTONE

Degennaro, Italien de 52 ans, est le directeur général d'Yverdon, responsable de tous les aspects sportifs et de la planification de l'effectif. Guillemin estime qu'il a parfaitement réussi cette dernière:

«Le contingent est composé de joueurs expérimentés et de jeunes talents, chaque poste est occupé à double»
Tim Guillemin

En effet, il est frappant de constater à quel point l'équipe est équilibrée, notamment dans le secteur offensif, où même les nombreuses absences pour blessures du buteur Koro Koné (douze buts cette saison) ne pèsent pas lourd.

Koro Koné est le meilleur buteur d'Yverdon cette saison (douze buts) mais est souvent blessé.
Koro Koné est le meilleur buteur d'Yverdon cette saison (douze buts) mais est souvent blessé. image: Claudio De Capitani/freshfocus

Ce qui est aussi étonnant, c'est que l'effectif est presque identique à celui de la saison précédente. Au lieu de recourir comme à l'époque à des joueurs prêtés par Young Boys (entre autres Shkelqim Vladi et Mischa Eberhard), on mise désormais sur ceux du FC Sion, le reste du collectif restant inchangé. Et comme le budget de la saison a baissé de cinq à quatre millions, aucune nouvelle recrue coûteuse n'est arrivée avant le début du championnat. Le transfert le plus important a été effectué ailleurs: sur le banc de touche.

Des «papys» et une attaque à tout-va

Et c'est aussi l'œuvre de Degennaro. Lorsqu'Uli Forte est parti au début de l'été en deuxième division allemande (Bielefeld), le directeur sportif n'a pas immédiatement succombé à la liste des entraîneurs branchés. Au lieu de ça, il en a dressé une de quatre candidats qui ne correspondent pas à l'image du soi-disant entraîneur moderne adepte de l'ordinateur portable: Maurizio Jacobacci, Sébastien Bichard, Jeff Saibene et Marco Schällibaum. Le président d'Yverdon Mario Di Pietrantonio a eu le dernier mot: il voulait Schällibaum. Celui-ci venait de mettre fin à son engagement à Bellinzone et était ouvert à la nouveauté. Lorsque Degennaro a appelé, il a accepté.

Malgré les mérites d'Uli Forte, Guillemin n'était pas fan de son style de jeu, qu'il trouvait trop pragmatique, trop défensif. Schällibaum est très différent, en quelque sorte en accord avec l'histoire du club. «Yverdon a une tradition de beau football, il la perpétue», applaudit le journaliste. L'attaque est un atout sous la houlette du nouvel entraîneur. Avec lui, c'est tout ou rien, à fond, plein gaz. L'équipe a inscrit 41 buts, soit le meilleur total de la ligue (avec Wil). Et quand Yverdon joue, on assiste souvent à des victoires spectaculaires comme le 4-0 contre le Lausanne-Sport, entrecoupées de défaites cuisantes comme le 0-5 face à Stade Lausanne Ouchy.

Avec Wil, Yverdon a la meilleure attaque de Challenge League (41 buts en 20 matchs).
Avec Wil, Yverdon a la meilleure attaque de Challenge League (41 buts en 20 matchs). image: keystone

«C'est ma signature», acquiesce Schällibaum, joint par téléphone.

«Je veux faire jouer vers l'avant, toujours pour gagner. Sur dix matchs, je préfère en perdre quatre et en gagner six»
Marco Schällibaum, entraîneur d'Yverdon-Sport

Lorsqu'il évoque l'équipe, sa voix s'accélère et son Züridütsch est plus prononcé. Schällibaum parle de «l'énergie», de «notre voyage», d'un «groupe formidable avec des caractères formidables», où chacun veut aller de l'avant. Dans le football comme en tant que personne.

Un TGV et des retrouvailles

Où cela peut-il mener? Par exemple à la promotion en Super League, la première depuis 2005? Schällibaum veut y croire:

«On prend le TGV, et ce n'est certainement pas moi qui tirerai le frein à main»
Marco Schällibaum

Ce vendredi soir à Aarau, Marco Schällibaum retrouvera une équipe dont il a été l'entraîneur pendant deux saisons. Il a dû la quitter en été 2017, contre sa volonté. Parce que les résultats n'étaient pas au rendez-vous et qu'il a eu des querelles avec le directeur sportif de l'époque, Raimondo Ponte. «La fin n'était pas belle», concède Schällibaum. «Mais c'est du passé. J'ai vécu une période incroyablement enrichissante, mais à la fin, ça n'allait tout simplement plus. Je prends les bonnes choses avec moi.»

Marco Schällibaum a entraîné le FC Aarau entre l'automne 2015 et l'été 2017.
Marco Schällibaum a entraîné le FC Aarau entre l'automne 2015 et l'été 2017. image: Steffen Schmidt/Freshfocus

Et comme tant d'autres personnes ayant eu des liens avec le FC Aarau, il estime avec bienveillance que «ce club, dans cette région folle de football, a sa place en Super League». Mais une chose est sûre: au Brügglifeld, avec le logo d'Yverdon sur sa veste, il fera tout pour piquer les trois points aux Argoviens.

Adaptation en français: Yoann Graber

Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie en images
1 / 22
Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie en images
partager sur Facebookpartager sur X
Les commentateurs de la Coupe du monde 2022
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
«C'est magique»: ce Romand a réalisé le rêve de tout marathonien
Matthieu Deillon a couru la deuxième moitié du marathon plus vite que la première, début décembre à Valence. On appelle ça un «negative split», c'est rare et c'est beau. Il raconte.

«Réussir à maintenir la même allure sur toute l'épreuve, ça aurait déjà été quelque chose de beau. Alors courir plus vite la deuxième moitié de course, c'est magique.» Au bout du fil, Matthieu Deillon a la voix de ceux qui ont réussi un joli coup: pour sa troisième participation seulement à un marathon, cet amateur de 31 ans a réussi l'exploit de courir sa seconde moitié de course (21,1 km) plus vite que la première. Ses temps:

L’article