Granit Xhaka, votre entraîneur à Leverkusen, Xabi Alonso, a déclaré que vous lui avez enlevé beaucoup de travail cette saison, en étant comme son bras droit. Cela doit vous faire plaisir, non?
C'est un grand honneur de recevoir de tels compliments de la part d'un entraîneur comme lui. Dès le jour où il m'a rendu visite à Londres, tout a fonctionné parfaitement entre nous. On a rapidement évoqué des objectifs concrets. Tout s'est immédiatement mis en place sur le terrain, aussi grâce à lui. Il a donné beaucoup de liberté aux joueurs et m'a confié des responsabilités.
Vous semblez disposer d'une énergie incroyable, avec déjà 60 matchs cette saison. Et vous venez de passer le diplôme d'entraîneur UEFA A. Comment parvenez-vous à tout faire et comment rechargez-vous vos batteries?
C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de choses. Où est-ce que je puise mon énergie? Tout est une question d'état d'esprit, cela commence dans la tête. Je n'ai jamais été quelqu'un qui ressent la fatigue. Les entraîneurs ont plutôt toujours dû me freiner.
Est-ce que vous pensez parfois comme un entraîneur?Oui, tout à fait. Je suis à une étape de la licence UEFA Pro. Si j'avais su comme ces cours me font du bien, j'aurais commencé plus rapidement. Mais je n'étais probablement pas encore prêt à l'époque. Maintenant, je vois le football avec deux perspectives différentes. Je discute souvent avec Xabi Alonso et lui demande comment il organise les entraînements et l'emploi du temps des journées.
Quel Granit Xhaka allons-nous voir ces prochaines semaines lors de l'Euro?
Quand on arrive en tant que champion, la faim est plus grande que jamais. Ce n'est pas que je n'ai rien gagné lors des saisons précédentes, mais un titre acquis de cette manière débloque quelque chose d'indescriptible. Les nombreuses rencontres avec Murat m'ont aussi fait du bien. Nous avons défini ensemble les grands objectifs pour cet Euro et ferons tout pour les atteindre.
Ces déclarations sont-elles aussi le résultat de l'analyse faite après l'échec de la fin de la campagne au Qatar?
Certains n'aimeront peut-être pas l'entendre, mais la phase l'automne dernier avec beaucoup de matchs sans victoire lors des qualifications de l'Euro ne nous a peut-être pas fait de mal. Bon, sur le moment, cela a fait mal. Mais avec un peu de recul, j'estime que ces résultats en dents de scie ont été instructifs. L'équipe a dû resserrer les rangs et tous ont pris conscience qu'on ne pouvait pas aller à l'Euro avec une telle attitude. Je suis convaincu que les entraîneurs ont eu les mêmes réflexions. Mon sentiment est que nous nous trouvons à nouveau sur la bonne voie.
Votre confiance semble au maximum?
La saison a été très bonne pour beaucoup de mes coéquipiers. De bons championnats, de bons transferts, de bonnes prestations. Cela apporte des ondes positives dans l'équipe nationale.
Ce sont des choses qui donnent confiance et qui montrent qu'on peut y arriver quand on y croit, qu'on investit et travaille beaucoup et qu'on a la volonté. Pourquoi donc ne serait-ce pas possible avec la Suisse? Pourquoi ne pourrait-on pas devenir la surprise de l'Euro? J'ai ressenti cette mentalité lors du camp. Alors on doit l'amener sur le terrain.
Pour vous, jouer un Euro en Allemagne est particulier. Vous avez entamé votre carrière à l'étranger à Mönchengladbach en 2012, avant de revenir l'an passé à Leverkusen. Et votre épouse vient aussi de ce pays.
L'Allemagne est pour moi comme ma deuxième maison. Avant mon transfert à Leverkusen, j'avais dit à ma femme que je voulais absolument revenir. J'ai passé des années décisives de ma carrière dans ce pays. L'Allemagne me donne quelque chose de particulier. On se sent bien ici.
La Suisse jouera contre les Allemands lors de son dernier match de la phase de groupes...
Je n'y pense pas encore, je ne veux pas dire quelque chose de faux. Je garde notre credo de Leverkusen: match après match. Mais c'est clair que ce sera un moment très spécial.
Qu'attendez-vous de cet Euro 2024 pour la Suisse?
L'objectif numéro un est de sortir de la phase de groupes. Si on devait échouer, ce serait décevant. Si on passe, ce sera ensuite une marche après l'autre. Je suis convaincu qu'on peut faire mieux qu'au Qatar.