La Nati affronte le Danemark ce samedi à 20h00 à Copenhague pour son premier match de préparation pour l'Euro 2024 (14 juin au 14 juillet).
Dans ses rangs, elle retrouve Silvan Widmer. L'habituel titulaire comme latéral droit était absent depuis mars 2023, à cause d'une opération au talon gauche et au tendon d'Achille. L'Argovien (31 ans), qui lutte actuellement avec son club allemand de Mayence contre la relégation, n'a rejoué que fin novembre 2023. Il se confie sur son retour, sur les chances de la Suisse à l'Euro et sa situation en club.
On imagine que vous êtes heureux de retrouver la Nati.
SILVAN WIDMER: Je suis extrêmement heureux. La dernière fois que j'y étais, c’était en mars 2023, il y a un an maintenant. Les matchs me manquaient, les gens du cercle de la Nati me manquaient. Alors oui, je suis vraiment heureux d'être à nouveau ici.
La qualification pour cet Euro a été marquée par le théâtre autour du capitaine Xhaka et du coach Yakin. Comment avez-vous vécu ces moments, à distance?
Je ne pense pas que «théâtre» soit le bon terme. Nous n'avons tout simplement pas répondu à nos attentes en termes de résultats, raison pour laquelle le mécontentement est apparu. Dans la presse également. C'est compréhensible, et c'est normal de se remettre en question. Mais de l'extérieur, je ne le voyais pas comme du théâtre.
A l'Euro, la Nati affrontera la Hongrie, l'Écosse et l'Allemagne. Quelles sont les chances de se qualifier dans ce groupe?
C'est un groupe exigeant. Il n’y aura pas de matchs faciles. Nous n'abordons aucune rencontre en tant que favori net ni outsider clair. Sur le papier, l’Allemagne est peut-être la favorite de ce groupe. Aussi parce qu'elle dispute ce tournoi à la maison.
Vous avez parlé de ce tirage au sort avec vos coéquipiers allemands à Mayence?
Oui, on en parle de temps en temps. Les avis sont bien différents. Il y a des Allemands qui ont le sentiment que la Suisse va gagner contre la Mannschaft. Au contraire, d'autres pensent que l'Allemagne finira première du groupe. C'est cette seconde opinion qui prédomine en Allemagne.
Vous avez patienté longtemps après une opération au pied avant de pouvoir enfin jouer cette saison, fin novembre. Vous vous êtes ennuyé?
J'aurais aimé que le retour soit plus rapide. Lorsque vous recevez un pronostic d’un médecin, vous espérez toujours le battre et revenir plus tôt. Malheureusement, cela n'a pas été le cas, mais dans l'ensemble, je suis satisfait de la façon dont s'est déroulée la rééducation.
Mais c'était bien de donner au corps le temps dont il avait besoin pour guérir. Aujourd'hui, je me sens à 100%.
Avec Mayence, vous luttez actuellement contre la relégation. C'était pareil avec l'Udinese?
Oui, la situation est comparable. J'ai lutté plusieurs saisons contre la relégation en Italie. Je connais donc la situation et je pense que les expériences de l’époque m’aident aujourd’hui.
Vous avez un exemple concret?
Ce que je ne fais plus, par exemple, c'est regarder les autres équipes et faire des calculs. Cela ne sert à rien, à part avoir des maux de tête. Ce qui compte, c'est de gagner nos matchs, de prendre nos points. La victoire contre Bochum samedi était cruciale pour nous, nous avons pu nous hisser à la place de barragiste et réduire l'écart avec les équipes en dessus de la barre.
Mayence a déjà changé deux fois d'entraîneur cette saison. Depuis fin février, c'est Bo Henriksen, l'ex-coach du FC Zurich, qui est sur le banc. En Suisse, on le connaît sous le nom de «Happy Bo». A-t-il propagé ses bonnes vibrations à Mayence ?
Oui, elles sont arrivées à Mayence. C'est un entraîneur qui dégage une énergie incroyable. Il a de la puissance. Il motive super bien l'équipe. Dès le premier entraînement, il a fait une différence chez nous.
La victoire initiale 1-0 contre Augsbourg était également idéale. Qu'a-t-il apporté et changé concrètement, outre l'énergie?
Chaque jour, à l'entraînement, il nous demande d'avoir le courage de jouer au football. Il dit aussi: «Vous avez le droit de faire des erreurs». Je trouve cette approche géniale. C'est vrai, nous jouons contre la relégation, alors bien sûr, mourir en beauté n'est pas une option. Mais nous devons tout de même avoir le courage d'oser quelque chose sur le terrain, en proposant du jeu.
Et à la maison, comme ça se passe avec votre famille?
Tout le monde est en bonne santé et heureux. Notre fille aînée aura bientôt six ans, elle entrera à l'école cet été, ce sera la prochaine grande étape. La plus petite a trois ans, un âge super.
Vous pensez déjà à votre avenir professionnel?
Non, ce n'est pas un sujet. Je me concentre sur la lutte contre la relégation. Mon contrat court jusqu'en 2026, et il resterait valable même en 2e Bundesliga.
Adaptation en français: Yoann Graber