Au Bayern, on ne rigole pas avec l'indiscipline. Les sanctions tombent vite. Et ce n'est pas seulement la volonté de l'entraîneur, Julian Nagelsmann.
Ces derniers mois, il y a eu quelques écarts: on se souvient par exemple de la récente mésaventure de Leroy Sané. L'attaquant a raté le départ du car de l'équipe avant le match de Bundesliga à Mönchengladbach, le 18 février (défaite 2-3). Résultat: la star bavaroise a dû suivre le bus tout le trajet jusqu'à l'aéroport avec sa voiture privée.
Benjamin Pavard, lui, avait été arrêté par la police au volant d'une voiture avec de l'alcool dans le sang en septembre dernier.
Le nouveau catalogue de sanctions du coach, établi il y a deux semaines, doit donc veiller à plus de ponctualité et de discipline. L'incitation numéro un, c'est l'argent. Selon plusieurs médias, les joueurs du Rekordmeister doivent payer entre 1000 et 4000 euros d'amende pour leurs infractions.
Mais ça ne leur suffit apparemment pas, et c'est compréhensible: les stars du Bayern Munich sont multimillionnaires. Sané, par exemple, gagne environ 20 millions d'euros par an. La prochaine fois qu'il aura un petit souci de ponctualité, il écopera de 3 000 euros. Ça semble beaucoup, mais pour lui, ce ne sont que des cacahuètes: cette somme représente... 0,015% de son salaire annuel.
C'est la raison pour laquelle les Bavarois ont réfléchi à d'autres sanctions en interne. Selon Bild, les groupes qui perdent les petits matchs d'entraînement doivent par exemple rendre des services aux vainqueurs. Ceux qui terminent deuxièmes sont obligés de nettoyer les vestiaires. Et les troisièmes sont encore plus mal lotis: ils sont contraints de cirer les chaussures des vainqueurs.
C'est même allé plus loin il y a deux semaines, deux jours avant la victoire contre Union Berlin (3-0). Le groupe qui a fini 4e et dernier a dû offrir le restaurant à toute l'équipe. Et ça leur a sûrement coûté bonbon au vu du choix de l'établissement: le Forsthaus Wörnbrunn à Grünwald, la banlieue chic de Munich.
Ces nouvelles mesures disciplinaires sont donc venues des joueurs eux-mêmes. Julian Nagelsmann s'en est réjoui. Le coach a expliqué en conférence de presse que ces sanctions fonctionnaient comme des «garde-fous»:
Un autre point positif des sanctions, financières dans ce cas, au Bayern? Quand la cagnotte est remplie grâce aux amendes, elle est reversée à des institutions sociales locales.
Là encore, les joueurs sont à la source de l'initiative. Nagelsmann applaudit, tout en rigolant:
Mercredi soir, Leroy Sané n'aura pas à craindre de rater le car parce que le Bayern joue à domicile contre le Paris Saint-Germain (victoire munichoise 1-0 à l'aller). Mais pour se qualifier, les Bavarois devront rester disciplinés, tactiquement surtout.
Adaptation en français: Yoann Graber