Inka Grings le disait sans détour ce lundi, la veille du match face à l'Espagne: «Je ne me soucie pas pour ma place». A Cordoue, la Nati a été fessée 5-0.
Die Schweiz verliert beim Weltmeister
— 🇨🇭 Nati (@nati_sfv_asf) September 26, 2023
La Suisse s'incline face aux championnes du monde
La Svizzera perde contro le campionesse del mondo
🔜🇨🇭🆚 🇪🇸 📅 31.10, 19:00 🏟️ Letzigrund, Zürich pic.twitter.com/BQ1sCOJ9mb
La sélectionneuse nationale (44 ans) aurait pourtant eu besoin d'un bon résultat, enfin. Depuis qu'elle a pris en main la destinée de l'équipe nationale au début de l'année, la Suisse ne s'est imposée qu'une seule fois en douze matchs (pour sept nuls et quatre défaites). C'était lors de sa première rencontre de la Coupe du monde contre les Philippines. L'attaque, en particulier, s'est révélée être un point faible. Les Suissesses n'ont marqué que huit buts, dont cinq contre la Zambie et les Philippines. Face à de meilleurs adversaires, la qualité offensive fait actuellement défaut.
C'était donc encore le cas mardi face à l'Espagne et vendredi dernier contre l'Italie, où la Nati n'était pas la moins bonne équipe mais où elle s'est inclinée 1-0. Ce n'est que dans les vingt dernières minutes que les Suissesses ont réussi à mettre la pression. Avant ça, elles ont longtemps eu du mal à se créer des occasions.
Ce match à domicile face aux Italiennes était, sur le papier, le plus abordable dans cette Ligue des Nations, où la Suisse a hérité du groupe le plus difficile. Après les Transalpines et les Espagnoles, la Nati doit encore affronter la Suède, contre qui les chances de victoire sont aussi très minces (le duel aura lieu le 27 octobre prochain à Göteborg).
Inka Grings garde néanmoins la tête haute. «Nous sommes dans une phase de développement et je vois une évolution», assurait la sélectionneuse avant la claque contre l'Espagne.
Elle veut aussi donner une chance aux jeunes joueuses dans cette Ligue des Nations en vue de l'Euro 2025 à domicile. C'est ainsi que Smilla Vallotto et Alayah Pilgrim ont fait leurs débuts contre l'Italie.
Mais Inka Grings ne fait pas l'unanimité, notamment à cause de ses décisions concernant l'effectif. En renonçant à la recordwoman de buts Ana-Maria Crnogorcevic pour ces duels face à l'Italie et l'Espagne, elle a déterré la hache de guerre. Dans un premier temps, Grings a expliqué que Crnogorcevic avait besoin d'une pause et devait se concentrer sur son nouveau club, l'Atlético Madrid. Mais la joueuse n'a pas compris cette décision. De nombreux éléments indiquent désormais qu'il s'agit en fait d'une lutte de pouvoir entre la sélectionneuse et l'attaquante-star.
Avant la Coupe du monde déjà, Grings avait froissé certaines joueuses de l'équipe nationale: celles-ci ne comprenaient pas que Riola Xhemaili, le plus grand talent suisse, n'ait pas été convoquée pour ce Mondial.
L'ancienne entraîneuse du FC Zurich (en 2021-2022) mise en particulier sur ses anciennes joueuses dans ce club, ce qui ne plaît pas à tout le monde. Des critiques auraient également été émises au sein de l'équipe nationale en matière de tactique. Cette incompréhension s'est manifestée lors du match de groupe de la Coupe du monde contre la Nouvelle-Zélande, lorsque Ramona Bachmann et Ana-Maria Crnogorcevic ont réagi avec perplexité quand Géraldine Reuteler a été remplacée.
Un exploit contre les championnes du monde espagnoles – contre qui la Nati avait déjà perdu 5-1 en 8e de finale du Mondial – aurait été la meilleure pirouette possible pour Inka Grings face à ces critiques. Mais avec la nouvelle claque prise à Cordoue mardi, celles-ci risquent de s'intensifier.