Vendredi, Fabio Celestini s'est porté au secours de son ami et collègue entraîneur Raphael Wicky, dont il a remis en question la mise à l'écart: «YB a réussi le doublé coupe/championnat la saison dernière et est leader de Super League cette saison. Mais parce que l'équipe n'a pas été performante pendant une semaine, le coach doit partir. Notre travail est incroyable», a déclaré l'entraîneur du FCB. Les Young Boys restaient en réalité sur trois défaites consécutives.
Des voix s'élèvent désormais à Bâle pour remettre en question la prolongation attendue de Fabio Celestini, dont le contrat expire cet été. Nous avons recensé les contre-arguments qui plaident en faveur d'une fin d'aventure au terme de la saison, et les arguments qui donnent au contraire très envie de faire confiance au coach pour la saison suivante encore.
Sur les 7 derniers matchs, le FC Bâle n'a remporté que deux victoires et a été très chanceux lors de son succès contre Saint-Gall. Le FCB a été éliminé de la Coupe par Lugano, a perdu contre les concurrents à la relégation Lausanne et GC et a concédé dimanche contre YB sa plus grosse défaite de la saison.
A la fin de l'automne, Fabio Celestini a déclaré qu'il était satisfait malgré le match nul (1-1) contre Stade Lausanne Ouchy, car son plan avait fonctionné en première mi-temps. Mais lors des dernières parties, les plans de match de l'entraîneur du FCB n'ont que rarement fonctionné. Contre GC, Lugano, Lausanne et YB, les Rhénans ont été rapidement menés au score et n'ont pas pu inverser la tendance. A Berne, Celestini a pris la défaite à son compte:
Ces derniers temps, Celestini n'a pas non plus été très heureux dans ses choix humains. Albian Ajeti a par exemple joué contre Lugano à la place de Thierno Barry, arrivé en retard, mais il a d'abord été invisible avant de se blesser. De même, Gabriel Sigua, Juan Gauto, Mo Dräger ou Roméo Beney ont été remplacés à la pause lors des derniers matches après des performances décevantes. A cela s'ajoutent des incertitudes tactiques. Contre Lausanne et Lugano, Celestini est passé à une défense à trois dès le début du match après avoir été mené au score. Mais contre YB, que le FC Bâle avait battu en janvier avec une défense à quatre, ce système n'était manifestement pas le bon choix dès le début.
Fabio Celestini a de lui-même réduit d'un an le contrat qui lui avait été soumis en novembre. Il voulait d'abord sauver le FCB, qui se trouvait à quatre points de la place de barragiste. Le sauvetage est aujourd'hui du domaine du possible, mais il semble qu'à long terme, Celestini, qui a déjà tout connu en Suisse, aimerait entraîner une équipe capable de se mêler à nouveau au peloton de tête et, idéalement, de gagner un titre. Si la tendance sportive du FCB continue de s'orienter dans la mauvaise direction, Celestini pourrait lui-même arriver à la conclusion qu'il préfère travailler ailleurs à l'avenir.
Mais il existe aussi des éléments qui parlent en faveur d'une prolongation de contrat.
Fabio Celestini a fait passer Bâle de la queue du classement à la 7e place. Le FCB est désormais 9e mais, même après les récentes défaites, sa moyenne de points de 1,63 est celle d'un club du top 6, même si cet objectif relève actuellement plus du souhait que de la réalité. Actuellement, le coach regarde plutôt vers le bas:
Si Fabio Celestini évite la relégation, il aura atteint son objectif personnel.
Sous la direction de Fabio Celestini, le FC Bâle s'est amélioré dans la plupart des statistiques. Il marque plus de buts (1,25 par match contre 1,18 avant) et en concède moins (1,18 contre 2,27), ce qui se traduit naturellement par une nette amélioration de la moyenne de points (1,63 par match contre 0,45). Le FCB rend plus difficile pour l'adversaire de se créer des occasions et attaque de son côté plus souvent et plus dangereusement. Certes, les Rhénans perdent plus de ballons, mais cela s'explique par l'augmentation de la possession et le jeu offensif un peu plus risqué.
Leon Avdullahu, 20 ans, est devenu titulaire sous Fabio Celestini et est actuellement le Bâlois le mieux noté. Roméo Beney, 19 ans, a également déjà fait neuf apparitions et a souvent été préféré à des transferts estivaux de plusieurs millions de francs comme Juan Gauto ou Maurice Malone. Marwin Akahomen, 16 ans, a été titularisé lors de la victoire à Winterthour.
Ces trois exemples montrent que Fabio Celestini, pour le plus grand plaisir des supporters bâlois, mise sur les jeunes de son équipe et les rend ainsi meilleurs. Le Romand pourrait donc être un bon entraîneur pour l'avenir, car la relève du FCB, qui est actuellement au top au niveau national, surtout chez les M19, regorge d'autres talents qui pourraient un jour faire le saut vers le professionnalisme au sein de l'équipe première.
David Degen et Fabio Celestini sont deux personnages particuliers. Pourtant, à les écouter tous les deux, l'alchimie semble fonctionner entre eux. Celestini dit que «David n'est pas toujours facile, mais il a beaucoup d'énergie et me parle toujours ouvertement et honnêtement. C'est ce que j'aime.» Et Degen fait également l'éloge de Celestini:
Ce dont le FC Bâle a surtout besoin, c'est de constance. Surtout aux postes importants, dont fait naturellement partie celui d'entraîneur. Si la direction du club et Celestini parviennent à s'entendre sur un engagement à long terme et si l'idée n'est pas de tout changer dès la première crise sportive, la petite plante fragile qu'est le FCB pourrait s'épanouir plus facilement et, éventuellement, renouer avec le succès. Celestini, avec sa nature de combattant et son flair pour les jeunes joueurs, pourrait être l'homme qu'il faut pour ce travail difficile.