Le cadre est somptueux. Nous sommes à Macari, une bourgade péruvienne calme et méconnue, perdue à 3900 mètres d'altitude. Il y a un terrain de foot, comme partout au Pérou - rien de plus normal.
Personne ne connaissait vraiment le stade municipal de Macari. Mais depuis deux semaines et le partage massif de plusieurs vidéos, il s'est fait un nom. Ou plutôt une mauvaise réputation. C'est ce que l'on appelle communément dans le milieu un véritable «champ de patates», le «pire terrain de foot» selon les avis de nombreux pratiquants et des médias reconnus comme Marca.
Si cette vidéo a tant fait parler, c'est aussi parce que des informations, concernant la rencontre visible, ont été relayées de manière approximative sur les réseaux sociaux et dans certains médias. Il a souvent été dit qu'il s'agissait d'un match de Copa Perú. Une compétition qui porte mal son nom, puisque ce n'est pas une coupe nationale, mais plutôt un événement annuel assimilable à la troisième division péruvienne.
La Copa Perú s'organise en plusieurs étapes, la première étant celle du district, et offre en fin de saison un ticket pour le monde professionnel. Le gagnant accède à la deuxième division, et jusqu'à peu, il rejoignait même l'élite. Autant dire que certains ont été surpris d'apprendre que les locaux avaient une chance, même infime, d'atteindre le haut niveau en disposant d'un tel terrain.
Or il ne s'agissait pas d'un match de Copa Perú, mais d'un tournoi de préparation à une semaine du début de la compétition, comme le précise le média péruvien Panamerica.
Et il semblerait qu'il y ait eu un manque de communication entre l'organisateur (la ligue du district de Macari) et la municipalité, qui n'était pas avertie de la tenue de cet événement amical. Le terrain n'avait donc pas été entretenu et préparé. Il était encore en friche, puisque non utilisé durant la trêve. Quant à l'organisateur, il ne disposait pas des autorisations municipales nécessaires. Le tournoi n'aurait donc pas dû avoir lieu à cet emplacement.
L'emballement médiatique autour de ce «champ de patates» a forcé la municipalité de Macari à réagir. Le terrain a rapidement été tondu, si bien que se tenaient le week-end dernier, une semaine après le tournoi amical, les premiers matchs de Copa Perú du district dans des conditions bien meilleures.
Certes, ce n'est pas encore la pelouse du stade Santiago Bernabeu. Il y a toutefois du mieux. Nul doute que l'on peut désormais trouver pire ailleurs. Après tout, nous avons tous déjà joué sur des «champs de patates». Mais ne comptez pas sur nous pour vous dire lesquels!
(roc)