En matière d'écologie, l'action de l'Alianza Lima est un modèle à suivre. Mais pas du tout au niveau du fair-play. On rembobine.
Mercredi soir, le club de la capitale péruvienne accueille son grand rival de la même ville, Universitario. Le contexte est bouillant: c'est le match retour de la grande finale du championnat, et tout reste à faire puisque les équipes ont fait match nul 1-1 à l'aller. C'est Universitario qui a les nerfs les plus solides: Los Cremas (les crèmes, en référence à la couleur de leur maillot) s'imposent 2-0 sur la pelouse de l'Alianza et sont sacrés champions du Pérou pour la 27e fois (record), la première depuis 2013.
Sur le banc, les remplaçants ne tiennent plus en place lors des dernières secondes en ne pensant qu'à célébrer ce titre. Sauf que rien ne va se passer comme prévu: dès le coup de sifflet final, tout l'éclairage du stade – projecteurs compris – s'éteint, plongeant l'enceinte et ses environs dans la nuit noire.
Economie d'électricité ou geste revanchard des locaux à cause de la frustration? On penche très clairement pour la deuxième hypothèse.
Cette coupure de jus intempestive n'a pas empêché pour autant les joueurs et le staff d'Universitario de fêter leur sacre. Ils sont restés plusieurs minutes sur la pelouse à chanter, courir ou sauter, et même avec un peu de lumière en allumant un fumigène. Plus tard dans la nuit, Los Cremas sont allés communier avec des milliers de supporters dans les rues de la capitale.
Une chose est sûre: les responsables du stade Alejandro Villanueva n'ont pas eu une idée lumineuse. En plus d'empêcher la cérémonie de remise de prix, cette coupure d'éclairage aurait pu être dangereuse, notamment pour l'évacuation des spectateurs.
Universitario a d'ailleurs demandé des sanctions contre son rival. «Nos joueurs, notre staff et notre entourage ont été exposés à un danger lors du derby... Les lumières ont été éteintes pour empêcher la remise des prix, et pendant la panne de courant, le staff d'Alianza Lima a tenté d'attaquer les membres de notre équipe qui célébraient la victoire», a déploré le champion dans un communiqué.
C'est ce qui s'appelle éteindre l'adversaire. (yog)