San Siro a bientôt 100 ans, il les fêtera le 19 septembre 2026. Pour la première fois de son histoire, il a atteint les dix millions d'euros de recette en un soir. Le vieux stade a tressailli sur ses gros piliers, mercredi, pour le duel qui opposait ses deux locataires en Ligue des champions (AC Milan - Inter 0-2).
Les Rossoneri et les Nerazzuri occupent chacun un virage, où ils imposent leurs règles territoriales: la Curva Sud pour l'AC Milan, la Curva Nord pour l'Inter. Dans la ville de la mode, leurs scénographies ont acquis une même réputation de fantaisie et d'élégance.
A événement spécial, il fallait donc une création spéciale. Les deux clans ont mobilisé tous leurs membres pour imaginer des tifos qui éblouiraient l'Europe. Car le délai était extrêmement court: 21 jours entre la fin des quarts de finale et le prochain levé de rideau à San Siro. 21 jours pour confectionner ces «petits» chef d'oeuvre:
Sur Eurosport, les deux capi racontent leur course contre la montre:
Marco Pacini, leader de la Curva Sud, n'a pas beaucoup plus dormi: «Il faut des heures entières pour monter le tout. Il y a évidemment des situations comme celle-ci, une demi-finale de Ligue des champions, impossibles à prévoir dans nos programmes. C'est une vraie course effrénée. Heureusement, nous avons toujours des idées en amont à développer.» Pour le tifo de mercredi, Marco Pacini a mobilisé une centaine de personnes. Il estime que son équipe a réalisé en 21 jours un travail de deux à trois mois.
«Nous avons dû faire un effort surhumain pour préparer les tifos en aussi peu de temps, renchérit Marco Ferdico. Certains ont travaillé toutes les nuits pour dessiner et peindre sur des parkings. On parle de 50 personnes environ qui ont tout donné pour que tout soit prêt à temps.» Toujours sur Eurosport, Marco Ferdico promet encore plus beau, encore plus grand pour le match retour: «Quelque chose de jamais vu auparavant! Au match aller, c'était de la défense en attendant d'attaquer.»
Bien que les deux clans soient des rivaux héréditaires et indéfectibles, ils restent liés par un pacte de non-agression signé en 1983, après beaucoup de violence et de traquenards. Les tifosi ont appris à se détester cordialement, «et même à se respecter», disent-ils en choeur.