Cette action de la 79e minute du match de Ligue des champions entre Lens et le FC Séville (2-1) mardi soir est le condensé de la carrière de Sergio Ramos: un footballeur doté d'un talent exceptionnel, un maître de la gestion de la pression mais aussi un joueur parfois méchant et provocateur. On rembobine.
Alors que Séville est mené 1-0 dans la Nord de la France, les Andalous doivent absolument marquer deux fois pour gagner, seule condition à une qualification en Europa League ce printemps. Ils obtiennent donc ce penalty, que Sergio Ramos exécute et rate. Le gardien lensois Brice Samba détourne l'essai de l'ex-défenseur du Real Madrid. Mais voilà: le portier n'avait pas au moins un des deux pieds sur sa ligne au moment de la frappe. Conséquence? Le penalty est à retirer.
Ramos s'élance à nouveau et réalise un véritable bijou: une délicieuse panenka plein centre qui vient se loger juste sous la latte. Quel culot, juste après son premier échec et dans un moment si important! Ce but nous rappelle celui, mythique, de Zinédine Zidane en finale de la Coupe du monde 2006 face à l'Italie.
La suite est nettement moins jolie. Se précipitant vers la cage pour récupérer rapidement le ballon, Sergio Ramos shoote celui-ci pour qu'il rebondisse au fond des filets et touche en même temps la main de Brice Samba, qui tentait lui aussi de s'emparer du cuir. Le gardien français se roule au sol de douleur tandis que le Sévillan écope d'un carton jaune mérité et provoque le public du stade Bollaert qui le siffle, en mettant d'abord son index sur sa bouche puis sa main derrière l'oreille.
Finalement, Lens s'imposera 2-1 grâce à un but au bout des arrêts de jeu et validera son billet pour l'Europa League. Sergio Ramos – qui est devenu mardi le défenseur à avoir inscrit le plus de goals dans l'histoire de la Ligue des champions (17) – et le FC Séville, eux, sont éliminés de toutes les compétitions européennes avec une dernière place de groupe et seulement deux petits points en six matchs. (yog)