Avant même d'avoir posé le pied sur la pelouse de Leipzig, le Real Madrid a été accroché en Allemagne. Mais au sens propre. Alors qu'il roulait lundi sur l'autoroute entre l'aéroport et l'hôtel, avec toute l'équipe à l'intérieur, son autocar a été victime d'un conducteur imprudent.
Filmant le véhicule des merengues avec son smartphone, ce dernier a heurté le bus, comme le détaille Marca. Heureusement, plus de peur que de mal: le distrait s'en tire avec 3'000 euros de dégâts sur sa Toyota, dont un rétroviseur arraché. Le car du Real, lui, n'a subi que quelques rayures. Au-delà de cet événement anecdotique, il y a cette question: pourquoi le Real Madrid voyage-t-il avec son propre bus, qui a parcouru plus de 2'000 km depuis la capitale espagnole, alors que les joueurs et le staff ont rejoint l'Allemagne en avion? Les possibilités de louer un véhicule sur place ne manquent pourtant pas.
En fait, les Madrilènes font comme tous les grands – et riches – clubs de foot d'Europe. Un privilège que n'ont pas forcément les plus petites cylindrées. Cette année au Wankdorf de Berne, les fans de Young Boys ont, par exemple, pu voir les autocars privés des mastodontes Leipzig et Manchester City lors des matchs de Ligue des champions. Le dernier – et moins coté – adversaire des Bernois, l'Etoile rouge Belgrade, était, lui, arrivé à bord d'un véhicule quelconque.
Il y a six ans, L'Equipe avait posé la question au Paris Saint-Germain, qui se déplaçait à Madrid pour y affronter le Real en 8e de finale de la prestigieuse compétition. Les joueurs et le staff parisiens avaient pris l'avion tandis que leur bus faisait le voyage à vide depuis la capitale française, sans même transporter des bagages ou du matériel. Comme d'habitude, le véhicule était venu récupérer les joueurs à l'aéroport et avait assuré les courts déplacements entre celui-ci, l'hôtel et le stade durant le séjour des Français. Une fois le match joué, le car avait effectué, à nouveau seul, les 1300 km du retour pendant que l'équipe rentrait à la maison par les airs.
Le club francilien avait justifié sa démarche ainsi:
Avec leurs couleurs et leur logo bien mis en évidence, le Real, le PSG et tous les cracks du foot européen peuvent se pavaner dans les rues des villes qu'ils visitent et réaliser, du même coup, une opération marketing. Elle est accentuée par la présence des sponsors sur la carrosserie du bus.
Quant au confort, on comprend pourquoi les joueurs et le staff souhaitent voyager avec leur propre véhicule. Véritables palaces roulants, ces luxueux cars offrent de nombreux avantages: sièges en cuir, WiFi, écrans incrustés dans les dossiers, frigo, cuisinière ou encore machine à café. Les vitres sont souvent teintées, pour protéger les stars des regards indiscrets. Bref, tout est mis en place pour que l'équipe puisse préparer son match dans les meilleures conditions et récupérer après celui-ci.
Mais ce luxe a un coût. Financier d'abord, bien sûr: le Sun révèle que Manchester United a déboursé 400'000 livres pour acquérir son car flambant neuf en 2023. A cela, il faut ajouter les salaires des chauffeurs, qui sont généralement deux pour se relayer, et les frais d'entretien. Mais il y a aussi un coût écologique: L'Equipe affirme que, pour sa virée à Madrid en 2018, le bus du PSG a rejeté 2'000 tonnes de CO2, soit l'équivalent d'une petite voiture (Renault Clio) parcourant 18'000 km. Quand on sait que le poids lourd n'a transporté les footballeurs que sur 40 km dans la capitale espagnole, le bilan carbone a de quoi interpeller.