Cette fameuse défaite de trop... C'est ainsi que le FC Bâle qualifie le 0-1 obtenu contre Grasshopper samedi dernier. C'est une défaite à laquelle le club «se devait» de réagir. Il a annoncé mardi matin le limogeage de l'entraîneur Alex Frei avec effet immédiat.
Cette décision n'est pas anodine pour la direction articulée autour de David Degen, du couple Rey et de Dan Holzmann. Le FCB n'a disputé que quatre matchs depuis le début de l'année, il en a perdu deux et n'en a remporté qu'un seul. Dans ce contexte, le passé n'a plus d'importance. C'en est fini de l'immense crédit accordé à Alex Frei, présenté l'été dernier comme l'entraîneur rêvé, la légende du FC Bâle qui ramènera l'équipe là où elle devrait toujours se trouver en termes de jeu, de résultats, et surtout, de trophées.
Sur le papier, Frei, 43 ans, avait tout ce qu'il fallait au FCB: une couleur locale, un leadership, une bonne pincée de confiance en soi, plusieurs langues, une solide connaissance du club et de ses arcanes, une passion sincère pour les «Rotblau». Il était le coach conceptuel parfait. C'est pourquoi la décision de le licencier a dû être difficile. Car le départ de Frei est un désaveu pour la direction.
Le club invoque une «évolution sportive qui donne à réfléchir». L'obligation de stopper l'hémorragie: «Avec une avance de trois points sur la dernière place, avec des équipes derrière le FCB qui, dans le même temps, sont à la hausse, la direction du club, dans le contexte actuel, manque d'éléments pour avoir confiance en une amélioration nécessaire.»
Ce changement doit permettre d'atteindre l'objectif que le patron David Degen a annoncé en décembre dernière: la deuxième place. Cette position donne accès aux qualifications de la Ligue des champions et ouvre la perspective de millions de francs de revenus dont le FC Bâle a un urgent besoin.
Compte tenu de l'écart entre l'objectif déclaré et la réalité actuelle (Bâle réalise la pire première moitié de saison de son histoire depuis l'introduction de la Super League), le licenciement de Frei n'est pas à proprement parler un choc. A cela s'ajoute la stratégie de management audacieuse, directe et émotionnelle de David Degen. L'ancien joueur avait promis un autre FCB en seconde partie de saison. Il va de soi qu'il ne voulait pas passer tout ce temps à la cave.
Le fait que FCB disposait déjà d'une solution intermédiaire toute trouvée avec Heiko Vogel a certainement aidé – ou simplifié – la décision. A la tête de l'équipe pendant le sacre de 2012, Vogel a été réembauché en qualité de directeur sportif, mais il peut assurer l'interim sans problème. D'ici à l'arrivée d'un nouvel entraîneur, Davide Callà et Martin Andermatt resteront ses assistants.
Vogel, toujours dans son rôle de directeur sportif et non en tant que successeur de Frei, a exprimé ses regrets dans le communiqué du FC Bâle:
Aucun membre de la direction n'a souhaité commenter ce limogeage. Le club dit seulement vouloir trouver un successeur au plus vite. Il ne souhaite faire aucune déclaration publique avant vendredi prochain, lorsque Heiko Vogel s'exprimera en marge de la venue du FC Sion (samedi 20 h 30). Ce sera le premier match sans Alex Frei. D'ici là, les entraînements se dérouleront également à huis clos.
L'accent est désormais mis sur la recherche d'un successeur. Les candidats possibles sont Alfred Schreud, récemment limogé à l'Ajax Amsterdam et déjà approché par le FC Bâle dans le passé, ainsi qu'André Breitenreiter, viré cette semaine à Hoffenheim après dix matchs consécutifs sans victoire. Bien qu'il ne corresponde pas exactement au profil d'un entraîneur rêvé selon Degen, avec ses succès de la saison dernière au FC Zurich, Breitenreiter aurait au moins l'expérience nécessaire pour remettre sur pied un géant chancelant.