Burnley est officiellement promu en Premier League, un an après l'avoir quittée. Et pas à la retirette: l'équipe du Nord de l'Angleterre, haut lieu du kick and rush et du tacle rageur, compte 19 points d'avance sur son poursuivant «immédiat», et ne perd pratiquement jamais.
🚨 BURNLEY FAIT SON RETOUR EN PREMIER LEAGUE ! 🏴
— Instant Foot ⚽️ (@lnstantFoot) April 7, 2023
39 matchs
25 victoires ✅
12 nuls 🤝
2 défaites ❌
76 buts inscrits
30 buts encaissés
Les hommes de Vincent Kompany méritent 🔥 pic.twitter.com/pfQ6KWLuRv
Deux choses ont changé: la méthode et celui qui l'enseigne. Burnley, sa pluie et son football de terrain vague, ont vu leur vie changer lorsque Vincent Kompany est arrivé, comme tombé du ciel maussade, pour leur apprendre le football de Pep Guardiola. Celui qu'il avait lui-même pratiqué à Manchester City. Mais que personne ne croyait possible ici, terre de labeur oubliée et grasse.
Car il faut se souvenir de ce qu'était Burnley, pas seulement l'année dernière, mais les dix années précédentes. Dans cette ville de 75 000 habitants aussi connue pour son ensoleillement que Gstaad pour ses friperies, les Clarets jouaient le football le moins sexy de Premier League, brusques mouvements vers l'avant, râles rugueux, aucune intention de finasser et de donner du plaisir à quiconque. Un football de goujats qui ne s'embarrasse pas de préliminaires.
En dix ans de règne, l'entraîneur Sean Dyche a monté une défense fortiche (limite boorish) que venaient récompenser des 0-0 extraordinairement ennuyeux. Les grands gaillards qui composaient son axe central, de la défense à l'attaque, formaient une redoutable armée de l'air capable de capter un ballon dans n'importe quelle zone. Pour ce faire, ils avaient recours à toutes les protubérances de l'anatomie humaine, des pieds levés aux genoux en avant jusqu'aux coups de coude. Debout sous la pluie, Dyche dirigeait la manœuvre en costume-cravate, un chewing-gum pour ruminer sa colère et une bonne gueulante pour la ravaler. Tout ceci avait comme un air de défaite.
Et puis Vincent Kompany est arrivé... Sans se presser, ou en tout cas, après mûre réflexion. Enfin relégué (pardonnez-nous nos offenses) de Premier League l'été dernier, Burnley a estimé qu'il était peut-être temps de changer, comme l'explique poliment le communiqué du club. Ce n'est pas un changement, mais une transformation.
Vincent Kompany est ce qu'il est coutume d'appeler un disciple de Guardiola. Il y en a d'autres: Xavi (Barcelone), Arteta (Arsenal), Ten Hag (Manchester United). Mais aucun qui n'avait encore su conquérir des terrains aussi minés et boueux.
Burnley are back to the Premier League after an excellent season. 🟣 #Burnley
— Fabrizio Romano (@FabrizioRomano) April 7, 2023
Huge work by Vincent Kompany as head coach. “Vincent will be City coach one day, it’s written in the stars”, Guardiola said about him. pic.twitter.com/AYfcHUkBeh
Sous sa conduite, Burnley a écrasé la championhsip avec une avance record au classement et «des années-lumière en termes de qualité de jeu», témoigne Chinedum Onuoha, ancien coéquipier de Kompany à Manchester City, cité par Le Soir.
Burnley a renoncé à sa vieille virilité de combattant testostéroné. Il vibrionne. Son jeu au sol sent bon le sable chaud de Barcelone. Son mouvement collectif, tout en faisant son devoir, cherche à séduire. Vincent Kompany a été officiellement surnommé «Vince the Prince». Jamais le style de Burnley n'avait réussi à intéresser autant de gens en Europe - encore moins à devenir une hype.
Alan Pace, le président du club, ne cherche pas à cacher la vérité: «C'est une surprise totale. Ce n'était pas du tout notre plan. Vincent et moi nous étions donnés deux à trois ans, c'était ça le plan. Comme chacun a pu le voir, beaucoup de magie s'est mise en place.» Un miracle, peut-être.
Adaptation d'un article paru en janvier sur watson