Granit Xhaka est de retour en Bundesliga. Après sept années à Arsenal, le capitaine de la Nati entame sa deuxième vie en Allemagne. Il le dit avec une certaine poésie: «En 2012, quand je suis venu ici, j'étais un garçon sans expérience. Aujourd'hui, je reviens en tant qu'homme. C'est la plus grande différence».
Le Bayer Leverkusen est sa nouvelle maison. Xhaka, qui fêtera ses 31 ans en septembre, a signé un contrat de cinq ans. Le club le considère comme la pierre angulaire de son projet, dont le but plus ou moins avoué est de reconquérir les sommets de la Bundesliga. Le Bâlois y croit: «Je ne suis pas un rêveur. Mais quand je regarde vers l'avenir, je pense que nous pouvons gagner quelque chose avec cette équipe».
Ce ne sera pas forcément le championnat d'Allemagne. Personne à Leverkusen n'est assez présomptueux pour se voir plus beau que le Bayern Munich d'Harry Kane, sans oublier Dortmund et Leipzig qui, traditionnellement, se profilent comme de sérieux challengers. «Tout d'abord, nous voulons revenir en Ligue des champions. Ensuite nous verrons», planifie Xhaka.
Le calendrier n'a pas épargné Leverkusen, qui commence sa saison par une succession d'adversaires difficiles. Le week-end dernier, Xhaka et ses coéquipiers ont néanmoins battu Leipzig 3-2 dans leur stade. Le milieu bâlois, positionné dans l'axe d'un 3-4-3 classique, a déjà pris les commandes du jeu. Il figure dans le onze idéal de Kicker. Il a touché 57 ballons pour un taux de réussite de 85% dans ses passes. Il s'est imposé d'entrée comme le patron de sa nouvelle équipe.
Ce samedi, le Bayer Leverkussen se rend à Mönchengladbach, l'ancien club de Xhaka, là où le Bâlois a vraiment lancé sa carrière internationale en 2012. Là où il a immédiatement rencontré l'amour de sa vie, Leonita, qui travaillait à la réception du club, répondant notamment aux appels téléphoniques des fans.
L'entraîneur Xabi Alonso n'est pas étranger à la venue de Xhaka. L'Espagnol, accompagné du directeur sportif Simon Rolfes, a tout fait pour convaincre le Bâlois que ce projet était taillé pour lui.
Vendredi dernier, à 24 bonnes heures du match contre Leipzig, Xabi Alonso était assis dans la Bay Arena. Nous l'avons interrogé sur sa vision de Xhaka:
Encore un petit détail: quand Alonso était joueur et qu'il portait le maillot du Bayern Munich, il a affronté le Borussia Mönchengladbach de Xhaka à trois reprises. Il n'a pas gagné le moindre de ces matchs. «Oui, je me souviens. C'était les premiers signaux envoyés par Xhaka pour montrer qu'il était un joueur de haut niveau et qu'il avait un bel avenir.»
Xhaka est conscient de son rôle. Il nous dit: « Je vais essayer de pousser les jeunes à la limite. Je pense que ce n'est pas encore le cas». Mais Xhaka ajoute aussi: «Je ne suis pas là pour tout changer tout de suite». Il n'en attend pas moins avec impatience le débat sur le capitaine... «Ce serait une erreur de présenter des doléances dès le départ. Mon message: si vous avez besoin de moi, je suis content d'être là, mais il faut onze capitaines.»
La position de Xhaka sur le terrain est légèrement plus défensive à Leverkusen qu'à Arsenal la saison dernière, où Mikael Arteta le remontait régulièrement sur l'aile gauche en soutien de Gabriel Martinelli. «Xabi Alonso me voit davantage comme un No 6 devant la défense. Bien sûr, nous en avons parlé avant que je signe.»
Granit Xhaka n'est pas le seul gros renfort de Leverkusen cet été. Moussa Diaby a quitté le club pour Aston Villa. Mais avec Victor Boniface de l'Union St-Gilloise et Jonas Hofmann de Mönchengladbach, deux bons joueurs offensifs ont remplacé le Français. Et Florian Wirtz est de retour au niveau qui faisait de lui le plus grand talent de l'Allemagne avant de se déchirer les ligaments croisés.
De nombreux experts estiment que Leverkusen peut aller loin cette saison. Xabi Alonso goûte peu cette remarque: «Il n'y a aucune raison de nous adresser des éloges avant de commencer. Nous devons prouver sur le terrain que nous sommes bons. Nous ne sommes pas assez stupides pour penser que nous sommes les meilleurs sans avoir réussi quoi que ce soit».
En battant le RB Leipzig, cette dernière phrase perd déjà un peu de sa pertinence.