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National League: Rapperswil est devenu le Barça du hockey

Die Rapperswiler Roman Cervenka, Pontus Aberg und Andrew Rowe, von links, bejubeln das 1-1 im Eishockeyspiel der National League zwischen den Rapperswil-Jona Lakers und dem HC Davos, am Freitag, 17. F ...
La star Roman Cervenka (casque jaune) et ses coéquipiers des Rapperswil Lakers défieront Zoug dès mardi en quarts de finale des play-offs.Image: KEYSTONE

Rapperswil cartonne: «C'est devenu le FC Barcelone du hockey suisse!»

Encore cancre de National League il y a trois ans, le club saint-gallois est métamorphosé et affronte Zoug en quarts de finale des play-offs (1er acte mercredi à 20h00). Analyse de cette spectaculaire transformation.
14.03.2023, 18:4214.03.2023, 19:23
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De nombreux suiveurs du hockey suisse auraient rigolé si on leur avait dit il y a trois ans que Rapperswil, alors lanterne rouge de National League, serait l'une des meilleures équipes du pays et un prétendant au titre. «Rappi» était alors perçu comme l'éternel loser, l'équipe à qui beaucoup attribuaient sans hésitation la dernière place au moment des pronostics d'avant-saison.

Mais en seulement trois ans, beaucoup de choses ont changé dans la cité des bords du lac de Zurich. Désormais, les seuls qui font rire à Rapperswil, ce sont les clowns du cirque Knie, qui y possède son quartier général. Mais certainement plus les hockeyeurs.

Rapperswil und Fans jubeln im Eishockeyspiel der National League zwischen den Rapperswil-Jona Lakers und dem HC Ambri-Piotta, am Samstag, 4. Maerz 2023, in der St. Galler Kantonalbank Arena, in Rapper ...
Les Lakers peuvent compter sur un public de plus en plus nombreux. Image: KEYSTONE

Ceux-ci inspirent l'admiration chez leurs fans et la crainte chez leurs adversaires. Et pour cause: ils viennent de boucler une deuxième excellente saison régulière de suite, en se classant au 3e rang (un de mieux que l'an dernier). Et puis, il y a deux ans, ils avaient atteint à la surprise générale les demi-finales des play-offs, malgré une 10e place. Le HC Bienne s'en souvient très bien: les Seelandais avaient subi la loi des Saint-Gallois en pré-playoffs. Mais comment expliquer pareil saut dans la hiérarchie du hockey suisse?

Une famille et un Scandinave révolutionnaire

Le défenseur fribourgeois des Lakers, David Aebischer (22 ans), donne un premier élément de réponse:

«Je n'ai jamais joué dans une équipe aussi soudée que celle-ci. On est une bande de copains, on sort souvent manger ensemble, y compris les étrangers. Il n'y a pas de clans. Tout le monde vient à l'entraînement avec le sourire, et la concurrence est saine»
David Aebsicher, défenseur de Rapperswil
SC Rapperswil-Jona Lakers David Aebischer, links, und Davos' Andres Ambuehl, in Spiel 2 des Playoff 1/4 Final Eishockeyspiels der National League zwischen dem HC Davos und den Rapperswil-Jona Lak ...
David Aebischer (à gauche) est devenu l'un des piliers des Lakers. Image: KEYSTONE

Igor Jelovac, encore Saint-Gallois la saison passée et désormais au Lausanne HC, garde aussi de très bons souvenirs de son passage de deux ans à «Rappi». «C'est un club familial, on allait par exemple parfois manger avec les sponsors tous ensemble directement après les matchs», applaudit-il.

«L'année passée, la première saison de Stefan Hedlund comme coach, on a eu un tournoi amical à Constance pendant trois jours. Il nous a laissé beaucoup de temps libre, on en a profité pour aller boire des verres et manger ensemble. C'était une bonne expérience de team building.»
Igor Jelovac, ancien défenseur de Rapperswil

Oui, l'entraîneur suédois, arrivé en été 2021, sait y faire. D'abord humainement. «Il est proche de ses joueurs», se rappelle Igor Jelovac. «C'est un excellent pédagogue», appuie David Aebsicher. «Il explique toujours très bien ses choix. Et quand il a débarqué, il a donné sa chance à chacun des joueurs, peu importe l'âge ou l'expérience.» David Aebischer a parfaitement su saisir la sienne: il est devenu incontournable dans l'effectif des Lakers ces deux dernières saisons, au point de disputer tous les 52 matchs de l'exercice écoulé.

Le top scorer PostFinance lausannois Jiri Sekac, gauche, lutte pour le puck avec le defenseur Saint-Gallois Igor Jelovac, droite, lors du match du championnat suisse de hockey sur glace de National Le ...
Igor Jelovac (en blanc, ici avec les Lakers en 2022) a passé deux saisons dans le canton de Saint-Gall. Image: keystone

Si Stefan Hedlund a d'excellentes dispositions pour gérer un groupe, il se débrouille aussi plutôt bien tactiquement. Même si ses débuts ont été quelque peu chaotiques. «Le style et la philosophie de jeu à la scandinave changeaient complètement de son prédécesseur Jeff Tomlinson», rembobine Igor Jelovac, qui a évolué sous les ordres du Canadien et du Suédois. «Les premiers matchs, on était perdu sur la glace et on alignait les défaites.» Mais la mayonnaise a fini par prendre.

Tiki-taka et artificiers

Au fait, c'est quoi ce style de jeu scandinave que «Rappi» applique? «L'idée, c'est d'avoir le plus possible la possession du puck», explique David Aebischer. Niveau positionnement, les joueurs sont très proches les uns des autres, même quand c'est l'adversaire qui a la rondelle. Le Fribourgeois des Lakers précise:

«On construit calmement depuis l'arrière, avec beaucoup de passes. En zone défensive, on évite de balancer le puck au fond de la patinoire. Et en zone offensive, on ne tire que s'il y a une très bonne opportunité, sinon on privilégie la construction.»
David Aebischer

Les fans de foot voient peut-être des similarités avec le style très typé d'une célèbre équipe. Klaus Zaugg, l'expert hockey sur glace de watson, les a déjà remarquées.

«Rapperswil joue comme le FC Barcelone et son tiki-taka! C'est une succession de passes pour construire le jeu»
Klaus Zaugg, journaliste spécialisé dans le hockey sur glace
SC Rapperswil-Jona Lakers Cheftrainer Stefan Hedlund waehrend dem Eishockey-Meisterschaftsspiel der National League zwischen den ZSC Lions und den SC Rapperswil-Jona Lakers am Samstag, 18. Februar 202 ...
Stefan «Pep Guardiola» Hedlund. Image: KEYSTONE

Au bout du fil, David Aebsicher valide la comparaison. On est donc bien loin du style nord-américain appliqué sous le prédécesseur de Stefan Hedlund, Jeff Tomlinson, où les hockeyeurs vont gratter contre les bandes un puck lancé depuis le fond de la patinoire, un bon vieux kick and rush pour rester dans l'analogie footballistique.

Pour maîtriser ce système scandinave si complexe et exigeant techniquement, encore faut-il avoir les joueurs capables de le faire. «Rappi» a de la chance, il les possède: il compte dans ses rangs les artificiers Roman Cervenka (meilleur compteur de la ligue) et Tyler Moy (4e compteur) et a la deuxième meilleure attaque du championnat (derrière Genève-Servette) ainsi que la troisième défense. Excusez du peu!

PostFinance Top Scorer Lakers' forward Roman Cervenka looks his teammates, during a National League regular season game of the Swiss Championship between Lausanne HC and SC Rapperswil-Jona Lakers ...
Le capitaine de Rapperswil Roman Cervenka est l'un des tout meilleurs hockeyeurs du pays. Image: keystone

«Et il ne faut pas oublier le gardien Melvin Nyffeler, qui a progressé en même temps que l'équipe et qui est désormais l'un des tout bons portiers de la ligue», fait remarquer Klaus Zaugg. Statistiquement, c'est même celui qui encaisse le moins de buts (2,28 par match en moyenne) derrière le leader de ce classement, le Zurichois Simon Hrubec. «Pouvoir compter sur un bon gardien, c'est déjà 50% du job fait», s'avance Klaus Zaugg.

Sagesse, courage et humilité

Le journaliste bernois fait l'éloge de la gestion des dirigeants saint-gallois. «Quand le club a été relégué en 2015, ils n'ont pas perdu les pédales et ils en ont profité pour repartir de zéro», rappelle-t-il. Ils ont alors donné les clés de la première équipe à Jeff Tomlinson, avec lequel les Lakers ont fêté leur retour dans l'élite en 2018, après deux tentatives ratées. Klaus Zaugg enchaîne:

«Ensuite, quand ils ont terminé deux années de suite derniers de National League, ils ont eu la sagesse d'être patients et de ne pas licencier Tomlinson. Ils s'en sont séparés seulement après la demi-finale de play-offs en 2021, quand ils ont senti qu'il fallait amener un nouveau souffle. C'était courageux de leur part de faire ce changement à ce moment.»
Klaus Zaugg
Rapperswils Goalie Melvin Nyffeler, waehrend dem Qualifikations-Spiel der National League, zwischen den SCL Tigers und den Rapperswil-Jona Lakers, am Sonntag 30. Oktober 2022, im Ilfisstadion in Langn ...
Le gardien Melvin Nyffeler est un élément central dans le succès des Lakers.Image: KEYSTONE

L'expert voit encore un autre tournant dans cette impressionnante montée en puissance des Saint-Gallois: l'arrivée en été 2019 du directeur sportif, Janick Steinmann (36 ans), ancien joueur de LNA. «Il connaît très bien le hockey suisse, et notamment les jeunes joueurs», félicite Klaus Zaugg. «Il a par exemple fait venir Hedlund en toute connaissance de cause: il a été l'assistant du Suédois quand celui-ci coachait Zoug Academy lors de la saison 2017-2018.»

Et quand on connaît l'importance d'une bonne relation entre un entraîneur et un directeur sportif, on ne peut que penser que cette proximité entre les deux hommes est un gros avantage pour les Lakers. «Et Janick Steinmann est aussi sensible à la personnalité des joueurs qu'il engage. Il veut qu'ils se fondent dans le groupe et partagent des valeurs telles que le goût du travail et l'humilité», ajoute David Aebischer.

Rapperswils Cheftrainer Jeff Tomlinson waehrend dem Meisterschaftsspiel der National League zwischen den SCL Tigers und den SC Rapperswil-Jona Lakers, am Samstag, 19. Dezember 2020, im Ilfisstadion in ...
Jeff Tomlinson, l'ex-coach des Lakers (aujourd'hui à Kloten) qui a contribué à leur montée en puissance. Image: KEYSTONE

Humbles, les Saint-Gallois l'ont été quand ils ont fixé leur objectif en début de saison: une place dans les dix premiers. Et ce malgré une légère hausse de budget (+500 000 francs pour atteindre 12 millions) et une forte hausse des spectateurs (+20% d'abonnements par rapport à la saison dernière).

Même s'il avoue que l'idée du titre ne circule pas encore dans le vestiaire, David Aebischer se dit impatient de commencer les play-offs. Le Fribourgeois et ses coéquipiers ont en tout cas de quoi regarder le champion en titre, Zoug, les yeux dans les yeux. Et ceux qui ne veulent toujours pas prendre «Rappi» au sérieux n'auront qu'à traverser la route et marcher les 200 mètres entre la patinoire et le QG du Knie.

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source: www.privateislandsonline.com
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