Kevin Fiala est actuellement le meilleur Suisse de NHL. Depuis deux saisons, il produit plus d'un point par match, et l'exercice 2023/2024 est bien parti pour ne pas déroger à la règle. Le joueur âgé de 27 ans est satisfait de son entame même s'il n'a pas toujours pris le jeu à son compte, comme il en a si souvent l'habitude. «Lors des dernières rencontres, j'ai avancé dans la bonne direction», a-t-il confessé à watson lors d'un entretien.
Après une vingtaine de matchs disputés, la saison régulière de NHL n'en est qu'à son quart. Dans le meilleur des cas, il y aura des play-offs au printemps prochain, la phase la plus intensive de la saison, ou à minima le Championnat du monde de hockey sur glace. Comment supporter un tel calendrier? «C'est vraiment difficile», admet Kevin Fiala.
Selon lui, la différence entre la cinquantaine de matchs en Europe et les saisons à plus de 80 rencontres en NHL est gigantesque. Car l'effort ne se limite pas aux matchs: «Nous prenons l'avion, arrivons parfois au beau milieu de la nuit et rejouons le lendemain, ou avons un entraînement. Nous nous battons toujours avec le décalage horaire».
Dans ce contexte, il est important de veiller à sa santé. «Il faut bien se régénérer, bien dormir et bien manger», dit Fiala, qui ajoute: «Il faut avoir le souci du détail - sur et en dehors de la glace». Ce sont ces petites choses qui, justement, peuvent faire de grandes différences.
L'attaquant reconnaît volontiers qu'il a peut-être négligé cet aspect au cours des premières années de sa carrière. Mais depuis l'automne, Fiala est partenaire de la start-up suisse Care, spécialisée dans le domaine de la santé. Cet été, il a testé l'une de leurs offres. «On te fait une prise de sang et tout est ensuite analysé en détail - par exemple, quelles sont les vitamines ou autres substances nutritives dont tu as besoin», raconte le Saint-Gallois. Et cela l'aide, selon ses dires, à savoir ce qui se passe dans son corps, à réagir à d'éventuels changements. Kevin Fiala espère ainsi améliorer sa santé, non seulement pour la pratique du sport de haut niveau, mais aussi pour son bien-être personnel. Toutefois, c'est bien sa carrière en NHL qui reste à ce jour au centre de ses préoccupations.
Les bases d'une saison réussie dans la ligue nord-américaine sont posées lors des camps estivaux. Fiala mise sur un mélange équilibré entre la musculation et l'endurance. Durant la saison, l'intensité des entraînements reste élevée au sein de sa franchise, mais le temps est quelque peu réduit. «Alors que nous sommes certainement sur la glace pendant une heure ou 90 minutes lors des camps d'été, les entraînements en saison peuvent parfois ne durer que 15 ou 20 minutes», explique le joueur originaire de la commune d'Uzwil, en Suisse orientale.
Le sommeil est un facteur de récupération clé et là, le Suisse peut remercier sa génétique, même si parfois, lorsqu'il lui arrive de se rater plusieurs matchs de suite, la tête gamberge un peu, et il est plus difficile de s'endormir.
L'équipe des Kings de Los Angeles dispose de son propre expert du sommeil et les joueurs peuvent prendre contact avec lui au moindre problème. «Il nous donne également des conseils pour mieux gérer les trois heures de décalage avec New York par exemple», précise Fiala. Des lunettes anti-lumière bleue sont également à la disposition des joueurs lorsqu'il traînent devant les écrans.
Bien entendu, ce qu'offrent les Kings à leurs joueurs va bien plus loin que cela. Une diététicienne est également au service de Kevin Fiala et ses coéquipiers. Celle-ci s'occupe de tous les souhaits des joueurs, adapte les menus de manière individuelle et prépare des shakes pour une meilleure régénération. Dans l'avion - où les pros voyagent dans de très larges sièges - tous portent des chaussettes de compression pour une meilleure circulation du sang.
Mais le hockey sur glace ne se joue pas uniquement avec le corps, il y a aussi la tête. «Je pense que plus de 50% de nos propres performances sont dues au mental», lâche Fiala. Et cet aspect est encore largement sous-estimé à l'heure actuelle, c'est pourquoi Fiala travaille depuis longtemps avec un préparateur mental.
Ce qui ressort des séances? Il est important de pouvoir s'aérer l'esprit, de ne pas penser qu'au hockey sur glace. Le déménagement à Los Angeles a définitivement facilité les choses. «En ce moment, il fait 25 degrés et il y a du soleil. Je peux promener le chien, me détendre au bord de la mer ou découvrir des choses en ville», explique l'attaquant suisse de NHL, qui vivait une situation bien différente dans le Minnesota.
C'est ainsi que le hockey tournait toujours en rond dans sa tête. La vie à Los Angeles est une sorte de «reality-check» et lui fait du bien. A chaque mauvaise journée sur la glace, Fiala peut profiter de la vue qu'offre sa maison et se rendre compte à quel point il est heureux, explique-t-il.
C'est probablement pour toutes ces raisons que Kevin Fiala est parvenu à trouver de la constance sur 82 matchs. Le Saint-Gallois considère également son expérience comme une force: «Je connais un peu mieux mon corps et je sais comment réagir». A n'en pas douter, il devrait y avoir suffisamment d'énergie au printemps chez Kevin Fiala pour la période la plus importante de la saison. Car son objectif, c'est évidemment la Stanley Cup: «C'est pour cela que nous jouons cette longue saison», conclut-il.
Adaptation en français: Romuald Cachod.