Une info a fait les gros titres dans le hockey suisse mercredi: Tim Berni revient au pays après un échec lors du camp d'entraînement des Columbus Blue Jackets. Le Zurichois n'a pas obtenu de nouveau contrat avec la formation de NHL.
Contrairement à ce que beaucoup de suiveurs attendaient, le jeune défenseur (23 ans) n'a pas signé chez les ZSC Lions – son club formateur – mais à Genève-Servette. Il s'est engagé pour quatre ans avec le champion en titre.
𝐓𝐢𝐦 𝐁𝐞𝐫𝐧𝐢: en 𝐆𝐫𝐞𝐧𝐚𝐭 pour les 𝟒 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐚𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐚𝐧𝐧𝐞́𝐞𝐬 🚨
— Genève-Servette HC (@officialGSHC) October 11, 2023
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En raison de cette breaking news, une autre info est presque passée inaperçue: André Heim quitte lui aussi la prestigieuse ligue nord-américaine. Les St-Louis Blues l'ont en effet placé sur la liste des Unconditional Waivers, qui recense les hockeyeurs dont le contrat a été résilié. Dans le cas du Bernois, qui a traversé l'Atlantique cet été, l'entente s'est terminée d'un commun accord.
Selon Le Matin, «la direction sportive de la formation du Missouri a estimé que son patinage était déficient et ne répondait pas aux exigences requises» pour la NHL.
Mais la décision de l'ancien attaquant d'Ambri (25 ans) peut paraître surprenante. Dans une récente interview à la SRF, il avait déclaré, juste après sa rétrogradation le 29 septembre dans l'équipe ferme des St-Louis Blues en AHL (Springfield):
Mais la réalité est souvent plus triste. Il est possible que les Blues aient fait comprendre à André Heim qu'il n'avait pas non plus la garantie d'être titulaire à Springfield. Dans ce cas, une nouvelle culbute en ECHL, la troisième division, se profilait pour le Bernois.
Et franchement, les ligues inférieures en Amérique du Nord ne font pas rêver. Ne serait-ce que parce que les hockeyeurs suisses n'ont généralement pas droit au tapis rouge: les fans des formations locales reprochent parfois aux Helvètes leur manque de mordant, pourtant indispensable pour évoluer en NHL.
Mais ce n'est pas tout. Le salaire annuel brut d'André Heim en AHL aurait été seulement de 82 500 dollars (75 000 francs suisses, soit 6250 francs par mois). Auxquels il aurait encore fallu soustraire les impôts et d'autres déductions. Autrement dit: le natif d'Interlaken aurait été très loin des millions qu'amassent les stars de la NHL.
Sans parler des conditions en AHL: de longs trajets en bus au lieu de vols et des nuits dans des hôtels bon marché. Et dans cette antichambre de la NHL, le jeu est encore plus brutal et impitoyable que dans l'élite. Les hockeyeurs y font tout pour se mettre en avant et décrocher un contrat en NHL, peu importe comment.
Or, pour donner le meilleur de lui-même, un athlète a besoin d'un environnement sain et relativement confortable. Pas vraiment la définition de l'AHL, donc. En Suisse, par contre, Tim Berni, André Heim et les autres touchent un meilleur salaire. Mais pas que: ils sont aussi de retour auprès de leur famille et de leurs amis après les matchs, les trajets étant beaucoup plus courts, et évoluent dans un environnement connu. De quoi avoir des envies de revenir au pays.
C'est ce que fera vraisemblablement André Heim, comme l'a fait Tim Berni mercredi. Lorsque son départ pour la NHL a été annoncé, le centre avait déclaré:
Et ça tombe bien: il dispose encore d'un contrat avec le club tessinois jusqu'en 2025. Si aucune autre équipe de NHL ne s'interpose avec une offre, André Heim sera très bientôt de retour à la Gottardo Arena. Il pourrait déjà y être aligné samedi lors de la réception des ZSC Lions.
Adaptation en français: Yoann Graber