21°C, un soleil qui tape, des gens en t-shirt dans la rue: difficile de penser qu'à Genève se joue ce soir le match le plus important de la saison de hockey sur glace, un sport généralement associé au froid et à l'hiver.
Et l'ambiance en ville ne permet pas non plus d'imaginer pareil événement sur le coup de 20h00. Trois heures avant le match, aucun maillot, écharpe ni drapeau aux couleurs des deux équipes ne sont visibles dans les rues. Une exception: les trams, qui ont hissé le drapeau du Genève-Servette sur leur toit à côté du drapeau cantonal.
Mais aux abords de la patinoire, la situation est bien différente: la terrasse du bar adjacent est pleine de dizaines de maillots et t-shirts grenat. Les tireuses à bière coulent de plus belle.
Croisés juste devant l'enceinte, Amandine et Gonzalo sont confiants. «Je vois un 3-2 pour Genève», se projette la jeune femme. «Son ami surenchérit: «5-2, grâce à un dernier tiers de folie!» Et quid des festivités si leur équipe de cœur est championne pour la première fois de son histoire jeudi? «Oui, on va profiter! Et si je ne suis pas au travail demain, mon chef saura pourquoi: il est juste ici!», se marre Gonzalo en montrant son boss quelques mètres plus loin.
Un peu plus loin sur l'esplanade, Jan, Laurent et Christophe sont aussi prêts à vivre de grosses émotions ce jeudi soir. Les deux premiers ont revêtu le maillot des Aigles, floqués des numéros 96 de Noah Rod et 57 du mythique Goran Bezina. «Allez, je vois 2-1 pour Genève», s'avance Laurent. «Christophe le reprend: «Ce sera moins serré que ça. Je vois une victoire genevoise plus nette, comme lors de l'acte 5.»
Retour sur la terrasse blindée. Un groupe de jeunes sirotent une bière. Eux aussi sont confiants sur l'issue de ce septième match. «On va se casser la voix pour Genève», assure Alec, qui a sa place avec ses potes dans le kop des Aigles.
La bande d'amis ne sait pas encore comment elle fera la fête en cas de victoire. Mais Alec promet que même en cas de défaite, ses amis et lui en boiront une pour rendre hommage à la superbe saison de leur équipe. Luca sourit: «Moi je ne vais pas au travail demain, j'ai congé tous les vendredis». Tous les spectateurs des Vernets ce soir, côté genevois ou biennois, n'auront pas cette chance. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils renonceront à festoyer, on peut en être certains!
Il suffit de faire un tour sur la plateforme Ricardo pour se rendre compte que cet ultime duel dépasse tout entendement niveau engouement: jeudi après-midi, des billets en place assise étaient proposés au prix de... 1200 francs! Pour des places debout, il fallait compter jusqu'à 400 CHF. Un fan de hockey venu de Fribourg spécialement pour cette partie nous avouait par exemple:
Toutes les personnes qui se rendront aux Vernets ce jeudi soir sont prêtes pour vivre un moment historique de l'histoire du sport suisse!