Nous aussi, à watson, on a de fins psychologues. «De toute façon, tous les footballeurs sont des gays refoulés.» Le refoulement, quelle plaie… Mon collègue force un peu. Quoique. Dis-moi sur quoi tu te dandines, je te dirai qui tu mates en cachette. Les Bleus sont décidément très rainbow-friendly.
On parle de l’équipe de France au Qatar. Après sa qualification pour les huitièmes obtenue face aux Danois, samedi dernier, les gars à Dédé se sont éclatés dans le vestiaire en reprenant «Freed From Desire», aux clubs gays ce que le chant grégorien est aux abbayes cisterciennes. Fallait les voir sautiller. Même Hugo Lloris, celui qui n’a pas voulu porter le brassard «One Love» de la communauté arc-en-ciel (tiens, tiens, c’est suspect), s’est joint à la farandole.
Ça a 25 ans, «Freed Frome Desire», le tube de Gala, l’un des plus tripants de l’histoire des soirées mousse. Avec les Bleus, plus c’est vieux, plus c’est mieux. En 1998, l’année de leur premier sacre mondial, ils avaient déjà tapé dans le répertoire garçons sensibles en faisant d’«I Will Survive» leur hymne et de la Gaynor leur diva. C’était sympa. Le titre disco avait 20 ans et portait en lui toute une histoire, pas toujours marrante, mais justement. C’était touchant.
Les prochaines fois, les Bleus, ou pourquoi pas la Nati de Granit Xhaka (il voulait porter le brassard, lui), pourront s’ambiancer sur «You Make Me Feel (Mighty Real)» de Sylvester ou la reprise qu’en avait faite Jimmy Somerville. Car tout ça, ça ne se démode pas. Queer un jour, queer toujours.