Nouveau rebondissement dans l'affaire du Stade de France. Les images de vidéosurveillance du stade, décrites comme particulièrement «violentes» par la Fédération française de football (FFF), ont été supprimées, rapporte BFM TV. C'est ce qu'a affirmé, jeudi, devant le Sénat Erwan Le Prévost, directeur des relations institutionnelles et internationales de la FFF.
Contrairement aux images de l'extérieur et des alentours du stade – qui sont sous la responsabilité de la police – les images de l'intérieur, elles, sont soumises à d'autres réglementations, explique le média français.
Et notamment: les images des caméras de surveillances publiques sont conservées 30 jours, tandis que les images de l'intérieur, sept. Et dans ce délai, aucune demande de réquisition n'a été faite par la justice, causant ainsi la destruction automatique de ces dernières.
Les forces de l'ordre se sont d'ailleurs empressées de préciser que les images sous sa responsabilité sont toujours disponibles:
#StadeDeFrance | Les images en possession de la @prefpolice sont évidemment toujours à la disposition de la justice, dans le cadre de réquisitions dressées dans une enquête pénale. Ne confondons pas images de la police et images d'un opérateur privé. pic.twitter.com/FFeZmRZ2FZ
— Préfecture de Police (@prefpolice) June 9, 2022
Selon Laurent Lafon, président de la commission de la culture, une information judiciaire avait été ouverte très rapidement. Mais le dirigeant de la FFF a déclaré que «la justice a été saisie (...) sur la fausse billetterie», et non pas sur les violences survenues aux abords du stade.
Le sénateur de Paris, David Assouline, s'est indigné à deux reprises de la non-réquisition de ces images en qualifiant ceci de «grave». Il a enchainé en déclarant que «des preuves ont été détruites par, au moins, incompétence».
Le maire de la métropole de Liverpool, Steve Roterham, lui aussi auditionné par le Sénat, et victime de pickpockets le soir du match, a déclaré être «choqué» par cette information. Il a qualifié cette situation d'«inquiétante». «Si ces images ont été écrasées, cela montrerait très clairement qu'il y a un vrai problème». (sia)